En France, le nombre d’accidents du travail et maladies professionnelles reste sous-évalué. Parmi les populations les plus à risque, le rapport Synthèse Stat de la DARES en août 2021 citait les travailleurs intérimaires, les ouvriers du BTP, les agriculteurs, sylviculteurs et pêcheurs. L’une des raisons évoquées est la méconnaissance des risques encourus au poste de travail par le travailleur ainsi qu’une formation insuffisante sur les moyens de prévention appropriés. À notre connaissance, très peu de données existent en France sur l’implication des animaux et végétaux dans les accidents du travail. L’objectif de notre étude était de décrire les cas d’accidents du travail impliquant un animal ou une plante en précisant le nom des animaux et plantes impliqués, les métiers exposés, les circonstances d’exposition et le type de prévention collective et individuelle utilisé au moment de l’accident.

Nous avons pour cela mené une étude observationnelle, rétrospective, entre 2012 et 2022, pour tous les cas d’accident professionnel impliquant des animaux ou végétaux et ayant fait l’objet d’une téléconsultation au centre antipoison Grand Ouest du CHU d’Angers.

Deux cent quarante-quatre cas ont été extraits de la Base nationale des cas d’intoxication (BNCI), alimentée par tous les centres antipoison français. L’âge moyen des victimes était de 36 ans. On comptait dans notre échantillon 187 hommes (76,6 %) et 57 femmes (23,4 %) soit un sex-ratio H/F de 3,3. Les 25–49 ans représentaient 57,8 % des cas (n=141). Soixante-neuf agents différents étaient impliqués dont 39 animaux et 30 végétaux.

L’état des lieux que nous avons mené à travers cette étude nous permet de mieux cibler les failles à l’origine des accidents professionnels et par conséquent de favoriser leur prévention primaire. Cela se passe, lors de la visite d’information et de prévention périodique (VIP i), par une meilleure information et sensibilisation des nouveaux travailleurs sur les différents risques encourus, la nécessité de porter des EPI adaptés et d’éviter les gestes à risque.

In France, the number of occupational accidents and illnesses remains underestimated. Among the populations most at risk, the DARES Synthèse Stat report in August 2021 cited temporary workers, construction workers, farmers, foresters and fishermen. One of the reasons given for this is the worker's lack of knowledge of the risks incurred at the workplace, and insufficient training in the appropriate means of prevention. To our knowledge, very little data exists in France on the involvement of animals and plants in occupational accidents. The aim of our study was to describe cases of occupational accidents involving an animal or plant, specifying the names of the animals and plants involved, the occupations exposed, the circumstances of exposure and the type of collective and individual prevention used at the time of the accident.

To this end, we conducted an observational, retrospective study between 2012 and 2022 of all cases of occupational accidents involving animals or plants that had been the subject of a teleconsultation at the Grand Ouest antipoison center of the CHU in Angers.

Two hundred and forty four cases were extracted from the Base nationale des cas d’intoxication (BNCI), supplied by all French poison control centers. The average age of the victims was 36. Our sample included 187 men (76.6%) and 57 women (23.4%), giving a sex ratio of 3.3:1. The 25–49 age group accounted for 57.8% of cases (n=141). Sixty-nine different agents were involved, including 39 animals and 30 plants.

This study has enabled us to better identify the causes of occupational accidents, and consequently to promote their primary prevention. During the periodic information and prevention visit (VIP i), this involves better informing and raising awareness among new workers of the various risks involved, the need to wear appropriate PPE and to avoid risky gestures.