L’évolution de l’arsenal thérapeutique, des critères diagnostiques et des recommandations ont conduit à une modification des pratiques concernant la prescription d’un traitement de fond dans la sclérose en plaques (SEP).

Notre étude s’intéresse à l’évolution des prescriptions dans la SEP rémittente-récurrente (RR) par les neurologues ayant une activité libérale, hospitalière ou en centre expert, entre 2007 et 2022.

Nous avons réalisé, à l’aide de la base de données EDMUS, une étude rétrospective multicentrique, descriptive concernant la prescription d’un traitement de fond chez des patients ayant une SEP RR en Alsace, ayant débuté entre janvier 2007 et juillet 2022, et dont une IRM cérébrale était disponible dans les 6 mois après le début de la maladie. Les traitements suivants étaient considérés comme de haute efficacité : fingolimod, cladribine, rituximab, ocrélizumab, ofatumumab et natalizumab.

Dans notre étude observationnelle, portant sur 1218 patients, concernant le 1^er traitement de fond de la SEP, le délai de prescription est passé d’environ 1 an à moins de 4 mois. Il existait une proportion plus élevée de patients recevant un traitement de haute efficacité d’emblée sur la période la plus récente, avec un profil de ces patients modifié : plus âgés et moins sévères sur le plan clinique par rapport aux périodes antérieures (Fig. 1, Fig. 2).

Dans notre étude, nous avons constaté une modification des pratiques, avec des délais avant prescription d’un premier traitement de fond plus courts, une augmentation des proportions de patients recevant un traitement de haute efficacité d’emblée, avec un profil clinique de ceux-ci, modifié. Ces différences étaient plus marquées en centre expert ou en hospitalier par rapport aux prescriptions des neurologues libéraux.

Les différences concernant les prescriptions observées dans notre étude, témoignent d’une modification de la stratégie thérapeutique pour la prescription d’un traitement de fond par les neurologues entre 2007 et 2022.