De nouvelles recommandations de prise en charge de la migraine sont disponibles depuis 2021. Un état des lieux des pratiques chez les médecins généralistes était donc nécessaire pour savoir si ces nouvelles recommandations sont appliquées.

Analyser les traitements prescrits par des médecins généralistes (MG) aux patients ayant des migraines modérées à sévères et identifier des facteurs associés à une faible prescription des traitements recommandés (AINS, triptans, traitements de fond).

Du 28/06 au 17/07/2023, un questionnaire a été diffusé à un panel en ligne de MG. Les facteurs liés à une faible prise en charge (PeC) pharmacologique ont été évalués par régression logistique multivariée.

Les 326 répondants analysables, âgés de 53,7±10,2 ans, exerçaient depuis 24,1±9,8 ans, dont 231 (72,2 %) en libéral. Seuls 143 (44,7 %) avaient suivi une formation sur la migraine dans les 3 dernières années. La majorité des répondants traitaient leurs patients migraineux eux-mêmes, certains (n=76 ; 23,8 %) avec un avis spécialisé et la plupart sans recours à un avis spécialisé (n=190 ; 59,4 %). Les triptans étaient prescrits souvent par 229 (71,6 %) des MG devant les AINS (n=213 ; 66,6 %) (Fig. 1). Le propranolol était prescrit souvent par seulement 83MG (25,9 %) (Fig. 2).

Une moindre prescription de triptans était associée à une durée d’exercice plus courte, une perception défavorable du bénéfice-risque et au recours à un avis spécialisé dès la première consultation. Ce recours à un avis dès la première consultation était aussi associé à une faible prescription de propranolol. Une faible prescription d’amitriptyline était associée à une absence de formation sur la migraine depuis plus d’un an.

Les traitements de crise recommandés sont souvent prescrits par les MG, contrairement aux traitements de fond. Des programmes de formation sur la migraine plus fréquents pourraient être utiles pour améliorer la PeC des migraines par les MG.