Évaluation de l’impact de la maltraitance (physique, psychologique ou négligence grave) sur le fonctionnement psychologique affectif et cognitif et le vécu corporel de l’enfant âgé de six à douze ans par l’utilisation de médias projectifs.

Étude qualitative et partiellement quantitative et prospective. Étude des variables suivantes : qualité de vie, fonctionnement émotionnel et psychopathologique, fonctionnement intellectuel, fonctionnement psychique et image du corps. Outils d’investigation : Wisc-V, échelle de dépression (MDI-C), autoquestionnaire de qualité de vie (AUQUEI), CAT, dessin de soi, modelage du bonhomme et entretien semi-directif.

Dix enfants, âgés entre six et douze ans, pris en charge à Clairs-Vallons (institution résidentielle médicopsychologique, Belgique).

La maltraitance sur l’enfant a un impact sur le taux de dépression (plus élevé que la moyenne), sur l’anxiété, sur le quotient intellectuel (profils plus hétérogènes), sur l’estime de soi, sur les mobilisations défensives des enfants. Les mécanismes de défense utilisés de manière prioritaire sont la mise à distance d’affects, l’inhibition, le clivage et le morcellement. Des perturbations de l’image corporelle sont constatées par la réalisation de corps morcelés, abîmés et troués. Les modelages sont disproportionnés, avec de la transparence, les parties du corps peu assemblées, juxtaposées. L’analyse des données met en évidence des angoisses de séparation en lien avec le style d’attachement désorganisé/désorienté (difficultés à gérer l’anxiété de la séparation), une insécurité ou une inquiétude face à une partie du corps, une certaine incapacité à élaborer une enveloppe psychique suffisamment organisée, une tendance à la fuite et une hostilité dans le rapport social.

La maltraitance a un impact important sur le développement psychologique des enfants de 6–12ans. L’intégration des dimensions plus corporelles, par notamment l’utilisation du modelage du bonhomme, permet d’avoir accès au vécu corporel traumatique et à la (non)-intégration des expériences sensorielles, émotionnelles et relationnelles chez l’enfant.

The impact of maltreatment (physical, psychological or severe neglect) on the psychological, affective and cognitive functioning and body experience of children aged six to twelve years using projective media.

A qualitative and partially quantitative and prospective study of the following variables: quality of life, emotional and psychopathological functioning, intellectual functioning, psychic functioning and body image. Investigation tools: Wisc-V, depression scale (MDI-C), quality of life self-assessment survey (AUQUEI), CAT, self-portrait, modeling of figurines in plasticine and semi-directive interview.

Ten children aged six to twelve years, in care at Clairs-Vallons (a medical-psychological residential institution, Belgium).

The maltreatment of a child has an impact on the probability of depression (higher than average), on anxiety, on intelligence quotient (more heterogeneous profiles), on self-esteem and on the defensive mechanisms of children. The primary defense mechanisms are to affect distancing, inhibition, cleavage and fragmentation. Disturbances of the body image are noted by the realization of fragmented, damaged and perforated bodies of the figurine models. The models are disproportioned, see-through, some parts of the body left unassembled or juxtaposed. The analysis of the data highlights separation anxieties linked to the disorganized/disoriented attachment style (difficulties in managing separation anxiety), insecurity or anxiety about a part of the body, a certain inability to elaborate a sufficiently organized psychic envelope, a tendency to flee and a hostility in the social relationship.

Abuse has a significant impact on the psychological development of children aged 6–12 years. The integration of the more physical aspects, in particular through the use of modeling, allows access to the traumatic bodily experience and to the (non)-integration of sensory, emotional and relational experiences of the child.