Musicothérapie réceptive et anorexie mentale. Évaluation du dispositif DéPi-AM de détente psychomusicale dans l’accompagnement d’adolescentes hospitalisées : étude pilote auprès de 8 patientes - 17/03/24
Evaluation of the effectiveness of receptive music therapy with the DéPi-AM program on hospitalized adolescents with anorexia nervosa: A pilot study with 8 patients
Résumé |
Objectifs |
Cette étude pilote évalue les effets de la musicothérapie sur l’anxiété et la dysmorphophobie, en unité de soin juste avant un moment institutionnel anxiogène, celui de la pesée.
Patients et méthode |
Nous avons utilisé et adapté une technique de musicothérapie réceptive, le DéPi-AM (détente psychomusicale) auprès de 8 adolescentes âgées entre 13 et 17 ans (14,8±2 ans et 4 mois) hospitalisées 4 mois en moyenne pour anorexie mentale restrictive. Les participantes ont bénéficié de 8 semaines de musicothérapie à raison d’une séance par semaine avant la pesée hebdomadaire, suivies de 8 semaines contrôles sans musicothérapie avant la pesée. Des données quantitatives ont été recueillies dans trois conditions d’évaluation avant la pesée hebdomadaire (avant séance, après séance, sans musicothérapie).
Résultats |
On retrouve une réduction significative de l’anxiété perçue à la STAI-Y A (p=.01) et une réduction tendancielle du niveau d’anxiété perçue à l’EVN (p=0687) avant la pesée avec musicothérapie versus sans musicothérapie. De plus, notre étude montre une réduction significative de la tension artérielle systolique (p=0,03) et de la fréquence cardiaque (p=0,02) avant la pesée hebdomadaire avec musicothérapie en comparaison à la condition contrôle sans musicothérapie. Aussi, les résultats indiquent une augmentation significative de l’ensemble des constantes physiologiques au moment de la pesée (tension artérielle systolique : p=01 ; tension artérielle diastolique : p=05 ; fréquence cardiaque : p=04) comparé aux constantes prises au même moment de la journée un jour sans pesée.
Discussion |
Cette première étude quantitative en musicothérapie chez l’adolescent souffrant d’anorexie mentale rend compte de plusieurs résultats encourageants sur la réduction de l’anxiété perçue et vécue. En optant pour des données physiologiques, nous avons souhaité rendre plus objectifs les résultats des questionnaires et ceux observés cliniquement. La diminution des constantes physiologiques pouvant traduire une diminution de l’anxiété vécue. L’objectivation du caractère anxiogène de ce temps institutionnel crucial et stratégique dans le parcours de soin de ces adolescents, légitimise la présence de ce type de groupe de relaxation. Des limites méthodologiques contraignent la généralisation des résultats. De futures études devront adopter une méthodologie mixte (quantitative et qualitative) et transversale. Elles contourneront la forte hétérogénéité de cette pathologie et affineront le profil de patients pour qui cette thérapeutique pourrait s’avérer pertinente.
Conclusions |
Les résultats tendent à montrer un impact positif d’une prise en charge groupale en musicothérapie réceptive sur la réduction de l’anxiété vécue et perçue. Des dispositifs originaux de détente psychomusicale comme le DéPi-AM peuvent faire partie intégrante de l’offre de soins proposés à des patients hospitalisés pour mieux les accompagner dans des temps institutionnels clés et anxiogènes.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Objectives |
This pilot study aims at evaluating the effectiveness of music therapy in decreasing anxiety and dysmorphophobia experienced in a care unit during the institutional and distressful moment of weighing.
Patients and method |
We adapted a technique of receptive music therapy, the so-called DéPi-AM for psychomusical relaxation, with eight adolescent girls (14;8±2 years;4) hospitalized for four months on average for restrictive anorexia nervosa. The participants received eight music therapy sessions followed by eight control evaluation sessions without music therapy. Quantitative data were collected in three evaluation conditions (pre-session, post-session, and no music therapy).
Results |
Results suggest that music therapy significantly reduces perceived anxiety (as measured by the STAI-Y A; P=0.01, and the “EVN”; P=0687). Moreover, compared to the control condition, music therapy significantly contributed to a reduction in the systolic blood pressure (P=0.03) and heart frequency (P=02). Results additionally showed that this weighing time significantly increases all physiological constants (systolic blood pressure; P=0.01, diastolic blood pressure; P=0.05, and heart frequency; P=0.04) in contrast to another trivial, emotionally “neutral” day.
Discussion |
This first quantitative study on the effectiveness of music therapy in adolescents suffering from anorexia nervosa shows encouraging results. The proved anxiety-provoking effect of this strategic institutional time in the care of these adolescents legitimizes the use and benefits of this type of therapeutic group. Undoubtedly, methodological limitations constrain the generalization of findings. Future studies should adopt a mixed (quantitative and qualitative) and transversal methodology. They would surely contribute to refine the profile of those patients, for whom this therapy appears to represent a promising care approach.
Conclusions |
Overall findings suggest a positive impact of receptive music therapy in decreasing experienced and perceived anxiety. Integrating programs such as the “DéPi-AM” into the therapeutic intervention offered by the care unit could therefore represent a key element when accompanying hospitalized patients during a key and anxious period.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anorexie mentale, Musicothérapie réceptive, Détente psychomusicale, Adolescent, Unité d’hospitalisation
Keywords : Anorexia nervosa, Receptive music therapy, Psychomusical relaxation, Adolescent, Hospitalization unit
Plan
Vol 72 - N° 2
P. 51-58 - mars 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?