Évaluer les expositions professionnelles dans un cadre épidémiologique, c'est d'abord s'interroger sur les meilleures approches, selon le type d'exposition : agents chimiques, biologiques, facteurs biomécaniques, expositions psychosociales, ou autres. Les objectifs et la population d'étude comptent aussi, qu'il s'agisse de surveillance ou d'évaluation d'une intervention dans une entreprise, d'apport de nouvelles connaissances scientifiques, d'études descriptives menées au niveau national... Une vue un peu large est apportée ici sur les liens de causalité dont il faut tenir compte, liens entre expositions professionnelles, et entre celles-ci et la santé (dont potentiellement les effets différés). Plusieurs approches de l'évaluation des expositions sont détaillées, dont les matrices emplois-expositions. Les qualités attendues d'une mesure de l'exposition (pertinence, précision...) sont ensuite évoquées. Des développements portant sur sept expositions professionnelles permettent de montrer (pour chacune) la ou les options les plus consensuelles, et les questions qui se posent quand il faut choisir entre plusieurs approches. Des questions de méthode sont aussi développées, dont les variables à prendre en compte dans une étude épidémiologique, et les analyses statistiques, incluant l'évocation d'approches graphiques et la référence au concept d'« exposome professionnel ». Sous le titre « Mener une étude » sont décrites les différentes étapes d'une étude qui serait menée localement : précisions sur l'objectif et le type d'étude épidémiologique, faisabilité, population à inclure, documentation à rassembler, compétences à prévoir pour les analyses, prise en compte des aspects réglementaires, information sur l'étude, tous ces aspects nécessitant d'être pris en compte. Enfin est développée la question de l'apport des résultats concernant les expositions professionnelles, avec l'évocation d'apports locaux, au niveau d'une entreprise ou d'un secteur professionnel, de connaissances scientifiques nouvelles, d'apports au niveau de la population (outils de surveillance, aide à la décision), mais aussi de conséquences pour des salariés exposés (création ou modification de tableaux de maladies professionnelles).