Analyse des limites du partenariat France–Afrique en recherche biomédicale à travers les données de la bibliométrie et des essais cliniques - 25/02/24
Assessing the Constraints of France–Africa Biomedical Research Partnership through Bibliometric and Clinical Trial Data Analysis
Résumé |
La France est le cinquième donateur d’aide publique au développement. La santé représente 7 % des dons et 39 % sont attribués aux pays africains. Des bases de données permettent désormais d’aborder les impacts quantitatifs de cette politique. La présente étude a analysé les publications en biologie et en santé cosignées par la France, l’Afrique et les grands pays, entre 2012 et 2021, ainsi que les essais cliniques conjoints. Les résultats montrent que la France continue de se concentrer sur les maladies infectieuses et qu’elle est en déclin constant, désormais 4e en volume de production, dépassée par l’Allemagne et bientôt par d’autres pays européens qui ont diversifié leur coopération vers d’autres domaines. La France entretient des relations bilatérales avec les régions d’Afrique avec lesquelles elle a des liens historiques, tandis que les collaborations dans les autres régions se font au sein de réseaux internationaux. Les essais cliniques en Afrique sont peu nombreux par rapport à la population, et la croissance observée, qui a doublé en 10 ans, provient d’un seul pays, l’Égypte, qui a su se diversifier au-delà des maladies infectieuses. Ce n’est pas le cas de la France. Les 63 essais interventionnels pour lesquels elle était promoteur en Afrique ne concernent que les maladies infectieuses et l’épidémiologie. Cette étude suggère un rééquilibrage de l’aide publique au développement dans le domaine de la recherche, en faveur d’une stratégie qui renforcerait l’aide bilatérale, soutiendrait des secteurs comme les maladies chroniques et évaluerait ses partenariats pour permettre une recherche d’excellence et un renforcement de l’expertise.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
France is the fifth largest contributor to official development assistance, with 7% of its aid directed towards health and 39% towards African countries. Databases now make it possible to address the quantitative impacts of this policy. This study analyzes biology and health publications co-authored by France, African countries, and major countries between 2012 and 2021, as well as joint clinical trials. The results reveal that France remains focused on infectious diseases, but is slowly declining in output volume, now ranked fourth and overtaken by Germany and other European countries that have diversified their cooperation in other areas. France maintains bilateral relations with African regions with which it has historical ties, while collaborations with other regions occur within the framework of international networks. Clinical trials in Africa remain low relative to the population, and the observed growth, which has doubled in 10 years. They come primarily from Egypt, a country which has been able to diversify beyond infectious diseases. This is not the case for France: the 63 interventional trials sponsored by France in Africa are limited to infectious diseases and epidemiology. This study suggests the need for a rebalancing of public development assistance to support research, with a focus on strengthening bilateral aid, supporting sectors such as chronic diseases, and evaluating partnerships to enable excellence in research and expertise.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Biologie, Santé, Bibliométrie, Afrique, Essais cliniques comme sujet, Transmission de maladie infectieuse
Keywords : Biology, Health, Bibliometrics, Africa, Clinical trials as topic, Disease transmission, Infectious
Plan
☆ | Séance du 12/12/2023. |
Vol 208 - N° 3
P. 326-337 - mars 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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