Les analyses présentées concernent le cas d’un homme retrouvé mort à son domicile. Une première expertise est effectuée avec une méthode de screening toxicologique sur matrices biologiques : humeur vitrée, sang cardiaque, bile et contenu gastrique. L’issu de ces analyses est un résultat positif pour la présence de pyrimiphos-méthyl dans le contenu gastrique uniquement.

Ces mêmes prélèvements sont envoyés au laboratoire de pharmacologie et de toxicologie du CHU de Limoges pour confirmation. Une recherche spécifique du pyrimiphos-méthyl et de ses métabolites, 2-Diethylamino-6-methyl-4-Pyrimidinol (métabolite spécifique) et dialkylphosphates (métabolites communs aux organophosphorés), est effectué en LC-MS/MS (LC-TQ), puis par LC-HRMS (LC-QTOF).

Lors de la première analyse, une présence de pyrimiphos-méthyl est effectivement observée dans le contenu gastrique, avec une concentration de 14μg/L. Cependant il n’est pas retrouvé de pyrimiphos-méthyl, ni de ses métabolites dans les autres matrices. Lors de l’analyse en LC-HRMS, aucun signal n’a été détecté ni pour le pyrimiphos-méthyl, ni pour ses métabolites.

Les résultats obtenus par analyse en LC-MS/MS de basse résolution ont orienté les premières conclusions vers une présence de pyrimiphos-méthyl dans le contenu gastrique. Cependant, l’hypothèse d’une intoxication mortelle semblait en contradiction avec l’absence du composé et de ses métabolites dans le sang cardiaque. De plus, la concentration observée dans le liquide gastrique (14μg/L), paraissait insuffisantes pour expliquer un décès par ingestion du fait des valeurs toxiques du pyrimiphos-méthyl (DJA de 4μg/kg/j et NOAEL de 0,25mg/kg/2 fois par jour). Dans ce contexte, l’analyse de confirmation par LC-HRMS a permis de lever l’ambiguïté. La LC-HRMS est donc un puissant outil de confirmation permettant de limiter le risque de faux positifs.