Closed educational centres (CEC) receive young offenders who most often have a conduct disorder (CD). Mental disorders other than conduct disorder are a negative factor in the effect of educational actions. Moreover, adverse life experiences are frequent vulnerability factors in this population. This article aims to document the prevalence and links between psychiatric disorders, exposure to trauma, and the psycho-behavioural characteristics of adolescents placed in CEC.

We conducted a multicentre epidemiological study on a sample of 101 adolescents placed in nine closed educational centres in France. Psychiatric disorders were measured by the MINI-KID 2 and Conners Rating Scale questionnaires. Several questionnaires were used to collect sociodemographic data and the psychological profile of each adolescent.

Among the adolescents, 90.2% had at least one mental disorder with a predominance of conduct disorder (80%). Comorbidity was also frequently found: among the subjects with conduct disorder, 37% had at least one other psychiatric disorder. Interestingly, the intensity of conduct disorder and the Adverse Childhood Experiences (ACE) score were significantly correlated. Furthermore, two subgroups were identified: adolescents with isolated conduct disorder (44.6%) and adolescents with other psychiatric disorders (45.7%) with or without conduct disorder. The latter subgroup showed higher vulnerability and poorer outcomes in terms of attachment patterns, feelings of abandonment, hostility and impulsivity.

This study is the first French epidemiological study of mental disorders in juvenile offenders. It suggests that the detection of psychiatric disorders in young people in CEC is an important prerequisite for the implementation of targeted interventions according to different profiles. Furthermore, collaboration between the medical-psychological and judicial fields, in the form of an operational partnership, is necessary to guarantee better support for these young people.

Les centres éducatifs fermés (CEF) accueillent des jeunes délinquants qui présentent le plus souvent des troubles du comportement. Les troubles mentaux autres que les troubles du comportement sont un facteur négatif dans l’effet des actions éducatives. De plus, les expériences de vie défavorables sont des facteurs de vulnérabilité fréquents dans cette population. Cet article vise à documenter la prévalence et les liens entre les troubles psychiatriques, l’exposition aux traumatismes et les caractéristiques psychocomportementales des adolescents placés en CEC.

Nous avons mené une étude épidémiologique multicentrique sur un échantillon de 113 adolescents placés dans neuf centres éducatifs fermés en France. Les troubles psychiatriques ont été mesurés par les questionnaires MINI-KID 2 et Conners Rating Scale. Plusieurs questionnaires ont été utilisés pour recueillir les données sociodémographiques et le profil psychologique des adolescents.

Parmi les adolescents, 90,2 % présentaient au moins un trouble mental avec une prédominance du trouble des conduites (80 %). Une comorbidité était également fréquemment retrouvée : parmi les sujets présentant un trouble des conduites, 37 % présentaient au moins un autre trouble psychiatrique. L’intensité du trouble des conduites et le score Adverse Childhood Experiences (ACE) étaient significativement corrélés. En outre, deux sous-groupes ont été identifiés : les adolescents présentant un trouble des conduites isolé (44,6 %) et les adolescents présentant d’autres troubles psychiatriques (45,7 %) avec ou sans trouble des conduites. Ce dernier sous-groupe a montré une plus grande vulnérabilité et de moins bons résultats en termes de modèles d’attachement, de sentiments d’abandon, d’hostilité et d’impulsivité.

Cette étude est la première étude épidémiologique française des troubles mentaux chez les mineurs délinquants. Elle suggère que la détection des troubles psychiatriques chez les jeunes en CEC est un préalable important à la mise en place d’interventions ciblées et différenciées selon les profils. Par ailleurs, une collaboration entre les champs médicopsychologique et judiciaire, sous la forme d’un partenariat opérationnel, est nécessaire pour garantir un meilleur accompagnement de ces jeunes.