Rapport 23-24. Drogues : éducation et prévention - 04/02/24
Drugs of abuse: Education and prevention
Résumé |
La consommation de drogues licites et illicites est responsable de la perte annuelle de près de 130 000 vies humaines en France à laquelle s’ajoutent des coûts sanitaires et sociaux considérables. La dépense directe des finances publiques s’élève à 22,1 milliards d’euros, soit près de 1 % du PIB. Le niveau élevé d’usage de ces substances à l’âge adulte dans la population française s’explique par un début très précoce de leurs consommations, puis par des progressions régulières au cours de la vie, comme le montrent les études de prévalence. Si les enquêtes les plus récentes affichent une baisse sensible de la fréquence d’usage de ces drogues chez les adolescents, ces consommations demeurent importantes et constituent un problème majeur de santé publique auquel il faut apporter des réponses prioritaires. En effet, l’adolescence est une période de vulnérabilité toute particulière aux addictions du fait de l’absence de maturité neuropsychologique. De nombreux facteurs peuvent faciliter la transition vers l’addiction, qu’ils soient génétiques, environnementaux, liés à une vulnérabilité psychiatrique ou aux traits de la personnalité. D’une manière générale, la consommation de drogues à l’adolescence est susceptible d’induire de nombreux troubles. Pour sa prévention, il est indispensable d’assurer précocement, dès l’école primaire, une éducation spécifique sur les dangers de cette consommation, et de la poursuivre dans le cadre de programmes adaptés à toutes les étapes du parcours éducatif jusqu’à l’université. Des actions systémiques visant à une meilleure formation des professionnels de santé et à une véritable coordination des départements ministériels concernés doivent également être mises en place. L’Académie nationale de médecine propose des recommandations pour répondre à ces questions.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Consumption of legal and illegal drugs of abuse causes the death of about 130,000 people each year in France, to which are added huge social and health expenses for our country. The direct annual cost for public finances reaches 22.1 billion euros, corresponding to up to 1% of GDP. The high level of drugs use by French people at adult age is explained by the fact that consumption begins at excessively early age and progressively increases throughout lifetime as shown by convergent prevalence studies. Although recent surveys show some decrease in drugs testing/experimentation frequency at adolescence, drugs consumption remains at high level and is still a major public health problem that requires appropriate responses. Actually, adolescence is an especially vulnerable period for addictions because neuropsychological maturity is not achieved yet. Numerous parameters, notably genetic and environment factors associated with psychic vulnerability and personality traits, may contribute to promote transition from drug testing to addiction. As a whole, drugs consumption at adolescence is likely to induce numerous health disorders. For prevention, it is essential to deliver a specific education aimed at alerting against the deleterious consequences of drugs consumption as soon as the school age and to proceed with appropriate training programs all along the education up to university. Systemic actions must also be implemented to improve the training of health professionals concerned by drugs issues as well as the necessary coordination of the relevant ministry departments. The French National Academy of Medicine makes recommendations to improve and possibly solve these important issues.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Drogues, Tabac, Alcool, Cannabis, Éducation
Keywords : Drugs of abuse, Tobacco, Alcohol, Cannabis, Education
Plan
☆ | Un rapport exprime une prise de position officielle de l’Académie nationale de médecine. L’Académie dans sa séance du mardi 7 novembre 2023 a adopté le texte de ce rapport par 78 voix pour, 2 voix contre et 9 abstentions. |
Vol 208 - N° 2
P. 119-130 - février 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?