Intoxications volontaires recensées au centre anti poison du Sénégal de 2009 à 2022 - 17/01/24

Voluntary poisoning recorded at the Senegal poison control center from 2009 to 2022

Doi : 10.1016/j.toxac.2023.12.003

Absa Lam ^a,^b,^d,⁎ , Mouctar Ly ^a, Mamadou Habib Thiam ^b,^c,^d, Moussa Diallo ^a, Arame Kane ^a, Joan Elise Ludmilla Essoki ^d, Mathilde Cabral ^a,^b, Aminata Toure ^a,^b, Amadou Diouf ^b,^d, Mamadou Fall ^a,^b
^a Centre anti poison du Sénégal, Dakar, Sénégal
^b Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Dakar, Sénégal
^c Service de psychiatrie du CNHU de Fann Dakar, Dakar, Sénégal
^d Institut privé de formation et de recherches médicales de Dakar, Dakar, Sénégal

^⁎Auteur correspondant. Centre anti poison sis CNHU de Fann, Dakar, Sénégal.Centre anti poison sis CNHU de FannDakarSénégal

Sous presse. Épreuves corrigées par l'auteur. Disponible en ligne depuis le Wednesday 17 January 2024

Résumé

Objectif

Il s’agit d’évaluer les caractéristiques des intoxications volontaires enregistrées au centre anti poison du Sénégal.

Méthodologie

Une étude rétrospective descriptive a été effectuée sur 13 années. Le dépouillement des fiches d’informations toxicologiques a permis un remplissage des données sur Google form. Après conversion, l’analyse a été faite par le logiciel Microsoft Excel pour Mac version 16.72.

Résultats

Sur 1077 notifications enregistrées, 83 cas d’intoxications volontaires ont été recensés soit 7,7 %. L’âge moyen est de 24 ans avec une prédominance féminine. Parmi les professions renseignées, les élèves et étudiants sont plus exposés. Les intoxications volontaires sont survenues majoritairement en zone urbaine, dans la capitale Dakar. Elles ont toutes eu lieu à domicile, durant la journée avec un délai de prise en charge de 13,5heures. Les médicaments ont été plus incriminés dont le paracétamol en premier suivi des psychotropes. La principale voie d’exposition est orale, 94 % de tentatives de suicides inaugurales associant 8,4 % de troubles psychiatriques. Les signes digestifs ont été prédominants soit 45,8 %, suivi de 28,9 % de signes neuromusculaires. Dans la plupart des cas, les examens complémentaires n’ont pas été réalisés cependant certains dosages toxicologiques ont été nécessaires. Le traitement a été symptomatique, épurateur et quelque fois antidotique selon le besoin et la disponibilité. Une thérapie psychosociale a été recommandée dans 59 % des cas. L’évolution a été favorable dans 79,5 % des cas et 3,6 % de décès.

Conclusion

Les intoxications volontaires au Sénégal constituent un problème de santé qui nécessite une collaboration avec la psychiatrie.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

Objective

To study the characteristics of voluntary poisoning registered at the Poison Control Center in Senegal.

Methodology

A retrospective descriptive study was conducted over 13 years. The analysis of the toxicological information sheets made it possible to fill in the data on Google form. After conversion, the analysis was done by Microsoft Excel software for Mac version 16.72.

Results

Out of 1077 recorded notifications, 83 cases of voluntary intoxications were recorded or 7.7%. The average age is 24 years with a female predominance. Among the educated professions, students are more exposed. Voluntary poisoning occurred mainly in urban areas, in the capital Dakar. They all took place at home, during the day with a pick-up time of 13.5hours. Drugs have been more criminalized including paracetamol first followed by psychotropic drugs. The main route of exposure is oral, with 94% of inaugural suicide attempts associating 8.4% of psychiatric disorders. Digestive signs were predominant at 45.8%, followed by 28.9% of neuromuscular signs. In most of the additional tests were not performed however some toxicological assays were necessary. The treatment was symptomatic, purifying and sometimes antidotic depending on the need and availability. Psychosocial therapy was recommended in 59% of cases. The evolution was favorable in 79.5% of cases and 3.6% of deaths.