Effet du drainage bronchique sur l’alimentation des nourrissons hospitalisés pour une bronchiolite modérée : une étude randomisée contrôlée en double insu - 09/01/24
Résumé |
Introduction |
La bronchiolite aiguë du nourrisson (BAN) est en grande majorité spontanément résolutive, mais certains nourrissons (∼3 %) nécessitent une hospitalisation. De nombreux traitements symptomatiques n’ont pas montré d’efficacité et seuls des traitements de supports sont aujourd’hui recommandés. La mise à jour de 2023 de la méta-analyse de la Cochrane rapporte toutefois que le désencombrement bronchique (DB) pourrait réduire transitoirement les symptômes respiratoires des enfants hospitalisés les moins sévères. Nous avons formulé l’hypothèse que cet effet pourrait s’accompagner d’une amélioration de l’alimentation de ces nourrissons.
Méthodes |
Cet essai contrôlé randomisé a inclus des nourrissons de 1 à 12 mois hospitalisés depuis moins de 24heures avec une BAN modérée au moment de l’évaluation, nourris au biberon ou diversifiés, pour lesquels un DB avait été prescrit par un médecin non impliqué dans l’étude. Tous les nourrissons ont reçu un désencombrement rhino-pharyngé (DRP) à l’inclusion (instillation nasale et désencombrement rhinopharyngé rétrograde (DRPR)). Le groupe expérimental a bénéficié de 10minutes de DB par la technique de l’expiration lente prolongée (ELPr) couplée à un DRPR et des toux dirigées sans provocation manuelle. Le suivi a duré 24heures pendant lesquelles tous les nourrissons ont reçu des soins standards: DRP avant chaque alimentation, éducation parentale et traitements médicaux. Le critère de jugement principal était la fraction alimentaire sur 24heures (en % des apports habituels). Les critères secondaires étaient la sévérité clinique (score développé par Gajdos et al. [1 ]), la fréquence respiratoire, la fréquence cardiaque et la saturation pulsée en oxygène (SpO2), mesurées avant l’intervention puis 5minutes, 30minutes et 24heures après l’intervention. Le nombre d’épisodes de vomissements et la qualité du sommeil pendant les 24heures de suivi ont également été collectés. Les parents des nourrissons, les investigateurs en charge de l’évaluation, et l’ensemble des soignants du service étaient en aveugle pendant toute la durée de l’étude.
Résultats |
Au total, 42 nourrissons ont été inclus (âge moyen 5,0 (±2,9) mois ; 68 % de garçons et 33 % d’antécédents de bronchiolite). Deux nourrissons (1 par groupe) ont dû bénéficier d’une alimentation artificielle dans les 24heures de suivi et ont été exclus de l’analyse. Les deux groupes présentaient des caractéristiques, une histoire et une sévérité de la bronchiolite similaires avant l’intervention. Le DB n’a pas amélioré la fraction alimentaire (+1,8 % (IC 95 % −7,0 à 10,6 ; p=0,68). La sévérité clinique, les fréquences cardiaque et respiratoire, la SpO2, les vomissements et la qualité du sommeil n’étaient pas différents entre les deux groupes.
Conclusion |
Le DB n’a pas amélioré la fraction alimentaire et les symptômes de la bronchiolite sur 24heures de nourrissons hospitalisés avec une bronchiolite modérée.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 16 - N° 1
P. 78-79 - janvier 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?