Évolution de l’incidence de l’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) chez les patients suivis pour une infection par le VIH au cours des 15 dernières années - 09/01/24
Résumé |
Introduction |
L’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) est une complication rare mais sévère de l’infection par le VIH. En France, on constate de façon empirique une diminution de l’incidence et de la sévérité de l’HTAP associée au VIH (HTAP-VIH). Aucune étude n’a rapporté précisément l’évolution de l’épidémiologie et des caractéristiques de l’HTAP-VIH au cours de la dernière décennie. Notre objectif est donc de décrire l’évolution de l’incidence de l’HTAP-VIH sur la période 2008-2021, en parallèle de l’évolution de l’épidémiologie de l’infection par le VIH et de l’HTAP en France.
Méthode |
Nous avons recensé tous les cas d’HTAP-VIH dans le registre français de l’hypertension pulmonaire (HTP) depuis 2008. Les caractéristiques cliniques, fonctionnelles et hémodynamiques au diagnostic ont été collectées. L’incidence annuelle, la réponse aux traitements de l’HTAP ainsi que la survie globale ont été analysées.
Résultats |
Entre 2008 et 2021.245 patients atteints d’HTAP-VIH ont été enregistrés dans le registre français de l’HTP, avec un âge moyen au diagnostic de 49±10 ans, et un sex-ratio (F/H) de 0.74. 47% d’entre eux avait un antécédent de co-infection au virus de l’hépatite B ou C. Le cathétérisme cardiaque droit au diagnostic montrait une pression artérielle pulmonaire moyenne (PAPm) de 44±11mmHg, un index cardiaque (IC) de 2.8±0.9L/min/m2 et des résistances vasculaires pulmonaires (RVP) de 7.9±4.0 UW. L’incidence de l’HTAP-VIH a diminué depuis 2008, représentant 7% des cas d’HTAP en 2008 (29 nouveaux cas) contre 2.7% en 2021 (11 nouveaux cas), tandis que l’incidence de l’HTAP et du VIH est restée stable sur cette période. La sévérité hémodynamique parait diminuer entre les patients diagnostiqués avant et après 2015 (PAPm 45±12 vs. 42±8mmHg (p=0.04), RVP 8.2±4.4 contre 7.6±3.2 UW (p=0.15)). Cent quatre-vingt-cinq patients (76%) ont reçu un traitement de l’HTAP et parmi les 135 qui ont bénéficié d’une réévaluation hémodynamique, il a été observé une réponse hémodynamique significative avec une PAPm passant de 45±11 à 38±10mmHg (p=0.0001) et des RVP de 8.8±4.2 à 5.2±2.4 UW (p=0.0001). La survie globale à 1.3 et 5 ans était respectivement de 90%, 77%, 64% chez les patients diagnostiqués avant 2015, et 89%, 75% et 56% chez les patients diagnostiqués après 2015 (p=0.73) (Figure 1).
Conclusion |
L’incidence de l’HTAP-VIH rapportée dans le registre français de l’HTP diminue depuis 2008 ainsi que la sévérité hémodynamique mais sans différence sur la mortalité. L’étape suivante sera l’identification des facteurs ayant pu influer sur l’incidence de l’HTAP, notamment les données sur l’infection VIH et sa prise en charge.
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Vol 16 - N° 1
P. 50-51 - janvier 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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