Les marqueurs d’inflammation jouent un rôle essentiel dans le diagnostic, le suivi et le pronostic des maladies infectieuses telles que la tuberculose. Si l’inflammation systémique soit couramment évaluée, son lien avec la sévérité de la tuberculose (TB) reste mal connu. L’objectif de notre étude était d’étudier la relation entre les marqueurs d’inflammation et la sévérité de la TB.

Étude rétrospective et comparative menée dans le service de Pneumologie D de l’hôpital Abderrahmane Mami Ariana auprès de 120 patients pris en charge pour TB pulmonaire et/ou extra pulmonaire confirmée entre 2017 et 2023. Les marqueurs d’inflammation systémique notamment la protéine C-réactive (CRP) et les taux de globules blancs (GB) étaient demandés chez tous les patients. Un syndrome inflammatoire biologique (SIB) était défini par un taux CRP≥5 et GB≥10,000/mm³. Deux groupes ont été étudiés : groupe 1 : 70 patients tuberculeux avec SIB et groupe 2 : 50 patients tuberculeux sans SIB.

L’âge moyen était 44ans [16ans–89ans]. Le sexe féminin était prédominant dans 69,2 % des cas avec un genre ratio F/H=2,24. La consommation tabagique était notée dans 35 % des cas. La valeur moyenne de la CRP était de 82,40mg/L±64,8. Le taux moyen des globules blancs était de 9443,67/mm³±4284,6. Le syndrome inflammatoire biologique était plus élevé chez les hommes (p=0,04). Cliniquement, les patients du groupe 1 avaient plus des signes respiratoires tel que la toux (p=0,01), l’hémoptysie (p=0,04), la fièvre (p=0,02) et les sueurs nocturnes (p=0,04). Il n’y avait pas une différence significative entre les deux groupes concernant la dyspnée et l’altération de l’état général. La TB pulmonaire (p=0,007) et la TB multiviscérale (p=0,001) étaient plus fréquentes chez les patients du groupe 1. La survenue des effets indésirables aux antituberculeux (p=0,79), le retard de négativation des bacilloscopies (p=0,44) et la survenue des séquelles radiologiques (p=0,72) étaient comparables entre les deux groupes. Par ailleurs, on n’a pas trouvé de différence significative entre les deux groupes concernant l’évolution clinique défavorable (p=0,51) et la rechute de la maladie (p=0,33).

Le syndrome inflammatoire biologique est associé aux signes cliniques au cours de la TB pulmonaire et la TB multiviscérale. Néanmoins, il ne semble pas influencer le profil évolutif de la maladie.