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Comparaison en vie réelle de la chimio-immunothérapie et de la chimiothérapie seule dans la prise en charge des cancers bronchiques à petites cellules de stade étendu - 09/01/24

Doi : 10.1016/j.rmra.2023.11.544 
D. Lamy 1, P. Mouillot 1, F.M. Quilot 1, C. Fraisse 2, F. Ghiringhelli 2, P. Bonniaud 1, , A. Zouak 1, P. Foucher 1
1 Service d’oncologie thoracique et service de pneumologie et soins intensifs respiratoire, hôpital Dijon-Bourgogne, Dijon, France 
2 Centre Georges-François-Leclerc, Dijon, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le cancer bronchique à petites cellules (CBPC) est un carcinome neuroendocrine de haut grade responsable de 200 000 décès par an dans le monde. La chimiothérapie à base de sel de platine-étoposide a été le standard de traitement pendant les quarante dernières années avec une survie globale qui se situait aux alentours de 10 mois et surtout l’apparition systématique d’une rechute précoce. Depuis 2019 l’addition de l’immunothérapie (atézolizumab ou durvalumab) à la chimiothérapie est devenue le standard de traitement en première ligne du CBPC étendu suite à la mise en évidence d’un gain en survie globale dans des études de phase 3. Nous avons voulu évaluer en « vraie-vie » l’efficacité et la tolérance de la chimio-immunothérapie (CI) par rapport au traitement par chimiothérapie seule (C).

Méthodes

Étude observationnelle rétrospective incluant les patients, d’un CHU et d’un centre de lutte contre le cancer d’une même ville, traités en première ligne pour un CBPC étendu entre 2014 et 2022. Nous avons séparé la population de l’étude en 2 groupes (CI/C) puis en 3 groupes; atézolizumab, durvalumab et C. Pour chaque groupe, la survie sans progression (SSP), la survie globale (SG) ainsi que les effets secondaires (ES) graves étaient recueillis.

Résultats

Au total, 118 patients ont été inclus (69C, 31 durvalumab et 18 azétolizumab), l’âge médian était de 63ans avec un sexe ratio à 1,7, 63 % des patients étaient OMS 0 ou 1. Il y a eu significativement plus de radiothérapie thoracique de clôture dans le groupe C par rapport au groupe CI (p=0,001). La SSP et la SG n’étaient pas significativement différentes entre le groupe CI et le groupe C (respectivement p=0,7 et 0,34). Le taux de progression en fin de phase d’induction s’élevait à 5,6 % dans le groupe atézolizumab, à 25 % dans le groupe durvalumab et 39 % dans le groupe C, sans que la différence soit significative (p=0,07). Cependant, la SSP avec suivi maximal n’était pas interprétable car les courbes de survies se croisent, de même que la SG. Concernant l’atézolizumab, il a été mis en évidence une perte d’efficacité au cours du temps. Les ES graves étaient significativement plus fréquents dans le groupe C par rapport au groupe CI. Le prix de l’immunothérapie s’élevait à 25 585 € par patient dans le groupe atezolizumab et 46 430 € par patient dans le groupe durvalumab.

Conclusion

Cette étude n’a pas mis en évidence de différence significative en SG et SSP de la chimio-immunothérapie par rapport à la chimiothérapie seule. L’efficacité de l’immunothérapie est donc au mieux modeste en vie réelle. Ces résultats sont à prendre en considération dans notre pratique clinique, d’autant plus que l’immunothérapie est une thérapie coûteuse, ce qui doit nous amener à sélectionner les patients qui bénéficieront de cette combinaison.

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Vol 16 - N° 1

P. 260 - janvier 2024 Retour au numéro
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