Le rapport neutrophiles/lymphocytes (RNL), bio-marqueur de l’inflammation systémique, a été retenu comme élément pronostique intéressant dans plusieurs maladies. Serait-il le cas dans l’embolie pulmonaire (EP) ?

Étudier la performance pronostique du RNL dans l’embolie pulmonaire en termes de transfert en réanimation et mortalité.

Il s’agissait d’une étude rétrospective incluant les patients hospitalisés entre 2004 et 2023 au service de pneumologie de l’hôpital Charles Nicolle pour EP. La courbe ROC du RNL a été générée. L’aire sous la courbe (ASC) a été mesurée et le cut-off a été identifié afin d’évaluer la sensibilité (Se) et la spécificité (Sp).

Parmi les 207 patients hospitalisés durant la période d’étude, 122 ont été inclus avec un genre ratio à 1,77. La moyenne d’âge était de 54±17ans. Le score sPESI médian était de 1[0–1]. La durée médiane d’hospitalisation était de 14jours [10–20]. L’analyse biologique initiale a montré un taux moyen de GB, PNN et lymphocytes respectivement à 12 013, 9020 et 2479 el/mL. La valeur médiane de RNL était 3,3 [2,2–4,5]. Le recours à la réanimation était noté chez 8 patients (6,6 %). La mortalité était de 5,7 % (7cas). Après analyse de la courbe ROC, l’ASC du RNL étaient de 0,69 ([0,51–0,88] IC 95 %) pour la mortalité ; et de 0,67 ([0,47–0,86] IC 95 %) pour le transfert en réanimation. Les valeurs seuil optimales respectives étaient à 3,55 (Se=85,7 %, Sp=48,1 %) et 3,95 (Se=87,5 %, Sp=58,8 %).

Le RNL, outil simple et de routine, serait intéressant comme moyen pronostique dans l’EP. Des études plus larges prospectives sont préconisées afin de confirmer nos résultats.