L’inhalation de corps étrangers (CE) est souvent fréquente dans la première enfance. En milieu scolaire, la nature du CE est souvent inorganique. Le but de ce travail est d’identifier les particularités cliniques et évolutives de l’inhalation de capuchon de stylo chez l’enfant.

Il s’agit d’une étude rétrospective et analytique ayant inclue 121 enfants admis pour inhalation de corps étrangers entre janvier 2014 et août 2023. Deux groupes ont été identifiés : G1 : neuf enfants ayant inhalé des capuchons de stylos G2 : 112 enfants ayant inhalé des corps étrangers organiques.

L’âge moyen des enfants était de 2 ans et 9 mois [9 mois–13 ans], avec prédominance masculine (genre ratio M/F=2,3). L’âge moyen dans le G1 était de 7 ans vs 2 ans pour l’autre groupe (p=0,01) avec un délai de recours aux soins plus long (77 jours vs 16jours, p=0,01). Chez le G2, il s’agissait d’un CE végétal dans 92,5 % des cas. Il n’y avait pas de différence significative entre les deux groupes concernant le genre ratio. Les motifs de consultation étaient similaires dans les 2 groupes (pneumopathie persistante : p=0,5, infections respiratoires basses à répétition : p=0,2, dyspnée : p=0,1). Le syndrome de pénétration était moins rapporté chez les enfants ayant inhalé le capuchon de stylo (p=0,1). Une hypoxémie à l’admission était plus observée chez ce groupe de patients (p=0,01) avec une localisation intrabronchique droite plus fréquente (89 % vs 48 %, p=0,01). Le recours à la chirurgie après échec de l’extraction par bronchoscopie était plus nécessaire chez le grand enfant (11 % vs 1 %, p=0,02). Il n’y avait pas de différence significative entre les deux groupes concernant la formation de granulomes inflammatoires. Néanmoins, les enfants ayant inhalé les capuchons de stylo avaient plus de risque de développer des dilatations des bronches (33 % vs 2 %, p=0,01).

Le grand enfant ne révèle pas le syndrome de pénétration dans la majorité des cas. De ce fait, l’inhalation de CE est souvent de diagnostic tardif avec plus de complications à court et à long terme, d’où l’intérêt de sensibiliser le personnel éducatif et les médecins scolaires.