L’aptitude médicale au travail du militaire en activité est une évaluation constante de l’adéquation entre son état de santé et la fonction qu’il occupe dans les rangs. La pathologie respiratoire peut être un motif d’exemption de certaines activités militaires qui sont susceptibles de l’aggraver.

Il s’agit d’une étude descriptive rétrospective des militaires en activité ayant formulé une demande d’exemption auprès du Centre militaire de médecine du travail et de sécurité professionnelle durant la période allant du 1^er janvier 2015 au 31 décembre 2022.

Nous avons recensé 514 demandes d’exemption de certaines activités militaires dont 53 (10,3 %) suite à une pathologie respiratoire. La population était exclusivement masculine avec un âge moyen de 39±8 ans. Elle était répartie en sous-officiers (54,5 %), hommes de troupe (34,9 %) et officiers (10,6 %). Les militaires occupaient principalement le poste de fantassin (26,4 %), d’agent administratif (24,5 %) et de mécanicien (11,3 %). L’asthme était la pathologie respiratoire la plus fréquente, présente chez 58,4 % des demandeurs, suivi par le syndrome d’apnée hypopnée obstructive du sommeil (20,7 %) et du pneumothorax (7,5 %). La demande d’exemption a été accordée dans 62,2 % des cas avec une durée moyenne d’éviction de 5,7±1,8 mois. Les militaires actifs ont bénéficié d’une exemption des gardes et de sortie sur terrain dans respectivement 33,3 % et 15,1 % des cas. L’activité sportive a été proscrite chez 3 % des militaires actifs. Deux patients ont été déclarés inaptes définitivement au service armé.

La pathologie respiratoire peut constituer un motif d’inaptitude au service armé. De ce fait, la prévention de ces affections et de leur aggravation contribue à préserver la santé du personnel militaire et maintenir ainsi la disponibilité opérationnelle.