À ce jour, une lecture d’ensemble des haches polies de la Côte d’Ivoire n’est pas réalisée. Cette première étude qui vise à corriger cette lacune, s’appuie sur l’analyse de 418 haches polies collectées dans différents contextes, pendant la période coloniale du pays, de 1941 à 1958, et conservées à l’Institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN) - Cheikh Anta Diop à Dakar.

L’idée est de cerner le contexte d’émergence des haches polies sur l’ensemble du territoire ivoirien, de mesurer l’importance de leur répartition selon les régions actuelles du pays, de s’imprégner des différentes opinions au sujet de leur origine et de proposer un essai de typologie permettant d’avoir une approche de cette industrie lithique.

De ce fait, une double approche, historique et archéologique, s’avère nécessaire, en ce sens que cette étude s’appuie sur le dépouillement et l’analyse de lettres et de monographies de cercles (anciennes divisions administratives) produites à l’époque de leur ramassage et sur l’étude typologique des haches polies inventoriées dans la collection de l’IFAN.

Il ressort de cette étude que la production des haches de la Côte d’Ivoire est régie en deux phases : l’une, relative à la préparation des ébauches, est caractérisée par la taille, et l’autre, qui relève de la finition des haches, correspond au polissage des pièces. Le résultat de ces techniques est la production massive de haches polies à bords, pour la plupart convergents. Parallèlement, les résultats des enquêtes menées auprès des populations locales montrent que ces haches polies sont méconnues des populations locales.

Cette méconnaissance des artefacts archéologiques par les populations locales est sujette à des interprétations d’ordre mystérieux et souvent surnaturel liées à leurs croyances.

A research work on an overview of polished axes has not been undertaken yet in Ivory Coast. The present study is the very first one, which while intending to correct this shortcoming, analyses 418 polished axes collected in different contexts during the colonial period from 1941 to 1958 and kept at ‘Institut Fondamental d’Afrique Noire’ (IFAN)-Cheikh Anta Diop Dakar.

The idea among other things is first to understand the context of the immergence of these axes all over the country, to measure the importance of their distribution according to the current regions of the country, to soak up the different opinions about their origin and to propose a typology test allowing to have an approach of this lithic industry.

From there, a historical but also archaeological approach is necessary in the sense it is based on counting and analyzing letters and monographs of circles produced at the time the axes were collected and their typological study accounted for in the IFAN collection.

It stems from this study that axes production in Ivory Coast has been governed by two phases, one relating to the preparation of the blanks which is characterized by the size and the other relating to the finishing of the axes which corresponds to polishing parts. The result of these techniques is the massive production of polished axes with mostly converging edges. At the same time, the results of surveys carried out among local populations showed that the polished axes are unknown to local populations.

This ignorance of the archaeological artefacts by the local populations is subject to interpretations of a mysterious and often supernatural order linked to their beliefs.