Les fentes labio-maxillo-palatines (FLMP) constituent une des anomalies congénitales les plus fréquentes, avec une incidence d'environ un cas sur 700 naissances au niveau mondial. Leur prise en charge est interdisciplinaire et s'étend souvent de la naissance à la fin de l'adolescence ou au début de l'âge adulte. Il existe une multitude de calendriers thérapeutiques et de techniques chirurgicales qui varient considérablement d'un centre à l'autre. Il en est de même pour les protocoles de traitement orthodontique, y compris le recours ou non au traitement orthopédique préchirurgical (presurgical infant orthopedics [PSIO]). Chez le nourrisson porteur de FLMP, des plaques palatines, dont l'action et le design peuvent varier, sont préconisées par certains, mais décriées par d'autres. Une raison importante à cela est qu'il est difficile de faire la part des choses entre l'action conjuguée de la chirurgie, les effets du PSIO, le polymorphisme des fentes et le degré des dysfonctions qu'elles entraînent, le savoir-faire et la compétence des équipes soignantes et, enfin, le potentiel de croissance de l'enfant. Après un rappel historique, nous abordons les objectifs souhaités (ou rapportés) des différents types de plaque palatine ainsi que leur spécificité pour la séquence de Pierre-Robin. Enfin, une revue récente des données scientifiques vient conclure cet article en tentant de répondre à la question de savoir si un traitement avec PSIO est pertinent pour les patients atteints de FLMP.