Le répertoire des anticorps anti-protéines modifiées et le degré de réponse thérapeutique chez les patients atteints de PR ACPA+ traités par méthotrexate/abatacept - 30/11/23
Résumé |
Introduction |
Les modifications de certaines spécificités fines (SF) des ACPA (anticorps anti-peptides citrullinés) et anti-CarP (anticorps anti-peptides carbamylés) qu’il s’agisse de la réduction des titres d’anticorps ou de leur séroconversion négative, pourraient être corrélées à la réponse au traitement dans la polyarthrite rhumatoïde (PR). Une seule étude s’est focalisée sur le taux global d’ACPA en montrant qu’une réduction des titres se produisait avec des médicaments à action anti-lymphocytaires comme le rituximab et l’abatacept (ABA) mais pas sous anti-cytokiniques, en corrélation avec la réponse clinique [1 ]. Cependant, l’impact de ces traitements sur les SF des ACPA et des anti-CarP n’a pas été évalué.
L’objectif était d’analyser l’évolution du titre de 14 SF des ACPA et d’anti-CarP de classe IgG (n=7) ou IgA (n=7) sous ABA dans une cohorte de patients atteints de PR naïve de biothérapies et de déterminer si cette modification du répertoire auto-immun était liée au degré de réponse clinique et biologique à ce biomédicament.
Patients et méthodes |
Un dosage immunologique par ALBIA (Adressable Laser Beads Immunoassay) multiplexé pour la détection de six spécificités fines des ACPA (épitopes immunodominants) et d’une spécificité fine de l’anti-CarP identifiée par notre équipe [2 ], a été mis au point dans notre laboratoire. Une analyse des titres sériques des spécificités fines IgG et IgA entre la date d’initiation de l’ABA (M0) et 6 mois (M6) de traitement a été réalisée dans une cohorte de 63 patients atteints de PR ACPA+, actives (DAS-28>3,2) et traités par méthotrexate+ABA. Des données cliniques et biologiques pour l’activité de la maladie ainsi que l’inflammation systémique ont été recueillies à M0 et à M6 de traitement par ABA. Des modèles linéaires expliquant le DAS-28 à M6 par le DAS-28 à M0, le percentile du taux d’ACPA à M0 et le percentile de la spécificité fine ont permis d’évaluer la valeur pronostique de chaque spécificité fine; une correction de Bonferroni (n=14 tests) a été appliquée; des modèles expliquant le DAS-28 à M6 par le DAS-28 à M0.
Résultats |
Cinquante-neuf patients ont été inclus pour cette analyse. L’âge médian (intervalle interquartile [IQR]) était de 59 (IQR : 46 ; 64) ans dont 80 % de femmes. Le titre d’ACPA médian était de 916 UI (IQR : 346 ; 1719). Seuls les titres des anti-ENO1 de classe IgG dosés à M0 étaient significativement associés au pronostic, avec un effet estimé à −0,17 (IC 95 % : −0,27 à −0,07, p=0,03 après Bonferroni) point de DAS-28 à M6 par décile supplémentaire du dosage d’IgG anti-ENO1, dans le modèle linéaire ajusté sur le taux d’ACPA à M0 et le DAS-28 à M0. Le nombre moyen de spécificités fines (IgA et IgG cumulées) positives (≥ seuil de détection) était estimé à 3,08±3,52 à M0 avec une diminution moyenne de −0,97±3,58 à M6. Dans un modèle linéaire expliquant le DAS-28 à M6 par le nombre de spécificités fines positives à M0, le DAS-28 à M0 et la diminution du nombre de spécificités fines entre M0 et M6, ce dernier effet était estimé à −0,05 (IC 95 % : −0,16 à +0,06, p=0,36 sans Bonferroni) point de DAS-28 à M6 pour une négativation supplémentaire de spécificité fine entre M0 et M6.
Conclusion |
Ces résultats suggèrent que la spécificité fine IgG anti-ENO1 pourrait avoir un impact pronostic chez les patients traités par ABA sans que l’on puisse conclure pour les autres spécificités fines ; ce résultat reste à confirmer sur une population plus large.
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Vol 90 - N° S1
P. A95-A96 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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