Les lymphomes compliquant la maladie de Sjögren sont associés à une accumulation de variations génétiques germinales sur des voies favorisant l’hyper-activation lymphocytaire B - 30/11/23
Résumé |
Introduction |
La maladie de Sjögren (Sjo) est la maladie auto-immune au cours de laquelle le risque de lymphome est le plus élevé. On estime que 5 à 10 % des patients Sjo développeront un lymphome. Les mécanismes participant à l’émergence d’un lymphome au cours du Sjo ne sont que partiellement connus. L’objectif de ce travail est d’évaluer s’il existe un terrain génétique prédisposant à la survenue de lymphome au cours du Sjo.
Patients et méthodes |
Tous les patients inclus présentaient un Sjo selon les critères ACR/EULAR 2016. Quarante-six patients avaient un antécédent de lymphome (cas). Ils ont été comparés à 46 patients Sjo sans lymphome (contrôles) issus de la cohorte ASSESS et appariés sur l’âge et le sexe. Un séquençage exome complet a été réalisé à partir de l’ADN extrait sur sang total. Les variants potentiellement fonctionnels et de fréquence inférieure à 5 % dans la population générale ont été analysés dans un test d’agrégation pondérée basé sur la méthode Weighted Sum Statistic1 avec une analyse centrée sur les voies de signalisation d’intérêt pour la lymphomagenèse : NF-kB, B-cell receptor (BCR) et NOTCH. La pondération de chaque variant a été établie en prenant en compte sa fréquence dans la population générale et son potentiel impact fonctionnel sur la base du score CADD2.
Résultats |
La population comprenait 90 % de femmes avec un âge médian de 58 ans. Parmi les cas, le type histologique le plus fréquent était un lymphome de la zone marginale (n=34). Apres analyse en analyse en composantes principales, les données de quatre-vingts patients ont été inclues dans l’analyse des polymorphismes (38 cas et 42 contrôles). Il n’a pas été identifié de polymorphisme germinal récurrent chez les cas. Il a été mis en évidence une augmentation du score fonctionnel des variants retrouvés dans la voie NF-kB chez les patients présentant un lymphome versus les patients sans lymphome (p=2,66×10−2, Fig. 1). Il existait également un enrichissement sur la voie de signalisation BCR (p=1,79×10−2).
Conclusion |
Ces résultats suggèrent que les patients Sjo avec lymphome possèdent un terrain génétique qui pourrait favoriser l’activation du lymphocyte B par l’accumulation de variants fonctionnels. Dans un contexte de stimulation antigénique chronique, cette propension à une hyper-activation B pourrait participer à la lymphomagenèse. Des études fonctionnelles sont en cours afin de valider ces résultats obtenus in silico.
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Vol 90 - N° S1
P. A92-A93 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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