Caractéristiques des patients atteints de rhumatisme psoriasique difficile à traiter : résultats d’une analyse comparative - 30/11/23
Résumé |
Introduction |
Le groupe de travail de l’EULAR a récemment publié les critères de polyarthrite rhumatoïde difficile à traiter (PR D2T) [1 ], cependant, une telle définition dans le rhumatisme psoriasique (RP) fait toujours défaut. L’une des limites de la définition EULAR de la PR D2T est l’absence de critère temporel pour parler d’échec thérapeutique. L’objectif principal de ce travail était d’étudier les caractéristiques des patients atteints de RP D2T en utilisant la définition EULAR. Le deuxième objectif était d’étudier un sous-groupe de patients avec une définition plus stricte comprenant un critère temporel.
Patients et méthodes |
Une étude rétrospective a été réalisée dans un centre de soins tertiaires (CHU de Lille). Le RP D2T a été défini comme l’échec de ≥ 2 b/tsDMARDs de mécanisme d’action différent. Le RP Very D2T a été défini comme l’échec de ≥ 2 b/tsDMARDs en moins de 2 ans de suivi. Les patients atteints de RP D2T et de RP Very D2T ont été comparés aux patients atteints de RP non D2T (nD2T) à l’aide de tests statistiques.
Résultats |
Cent cinquante patients atteints de RP ont été inclus (de 2004 à 2015) : 49 RP D2T et 101 RP nD2T. Le RP D2T était associé à une prévalence plus élevée de manifestations axiales (p=0,030), de lésions structurales axiales et/ou périphériques à l’inclusion (p=0,007) et davantage d’arrêts de bDMARDs en raison d’un contrôle dermatologique insuffisant (p=0,005). Dix-sept patients (11,3 %) ont été catégorisés comme ayant un RP Very D2T. Comparativement au groupe PsA non D2T, la proportion d’obésité était plus élevée (p=0,015) avec une prévalence plus élevée d’atteinte axiale (p=0,020).
Le délai médian pour le premier b/tsDMARD dans le groupe RP D2T était de 42 (12 à 120) mois contre 36 (14,5 à 108) mois dans le groupe RP non D2T (p=0,95). La trajectoire thérapeutique des patients RP D2T est représentée sur la Fig. 1. Dans le groupe RP D2T, le passage thérapeutique de la 1re à la 2e ligne était principalement dû à une inefficacité secondaire (47,9 % des cas). La principale raison d’arrêt du b/tsDMARD de 2e ligne était liée à une inefficacité primaire (54,2 %). Au-delà de la 3e ligne de b/tsDMARDs, la première cause de switch thérapeutique était l’inefficacité primaire (44,9 %). Il y a eu au moins un changement thérapeutique en raison de l’inefficacité dermatologique chez 40,4 % des patients du groupe RP D2T, contre 18,8 % dans le groupe RP nD2T (p=0,005). En analyse multivariée, l’arrêt du bDMARD en raison d’un contrôle dermatologique insuffisant était plus fréquent dans la population RP D2T, avec un OR de 2,75 (1,23 à 6,14 ; p=0,013).
Conclusion |
Les patients atteints de RP D2T présentaient une prévalence plus élevée d’atteinte axiale, de lésions structurales périphériques et d’arrêt thérapeutique en raison d’un contrôle dermatologique insatisfaisant, tandis que les patients atteints de RP Very D2T étaient plus susceptibles d’être obèses avec une atteinte axiale. Les patients RP Very D2T représentent une très faible proportion lorsque l’on applique une définition plus stringente. Le développement de nouvelles options thérapeutiques dans les années à venir pourrait amplifier le phénomène D2T, d’où la nécessité de mieux le caractériser.
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Vol 90 - N° S1
P. A91 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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