Analyse comparative du profil clinique, de la prise en charge thérapeutique et du pronostic sous traitement des patients atteints d’une polyarthrite rhumatoïde immunopositive ou immunonégative après l’introduction d’une première thérapie ciblée - 30/11/23
Résumé |
Introduction |
Actuellement, il n’existe pas de données claires concernant le choix de la première thérapie ciblée à prescrire selon le profil immunologique de la polyarthrite rhumatoïde (PR) après l’échec des traitements conventionnels, ni sur le pronostic à 2 ans dans chaque sous-groupe en fonction du traitement reçu. L’objectif était d’étudier les pratiques de prescription de biomédicaments, de comparer le pronostic sous traitement après l’introduction d’une première thérapie ciblée selon le statut immunologique de la PR, et d’analyser les différences d’efficacité thérapeutique au sein de chaque groupe.
Matériels et méthodes |
Cette étude rétrospective monocentrique s’est appuyée sur une base de données institutionnelle pour identifier les patients atteints de PR ayant reçu un premier traitement ciblé entre 2000 et 2020. Les sujets ont été répartis en deux groupes : les immunopositifs (facteurs rhumatoïdes (FR) de classe IgM et/ou IgA avec anticorps anti-protéines citrullinées [ACPA]) et les immunonégatifs. Diverses données (sociodémographiques, cliniques, thérapeutiques…) ont été collectées lors de la mise sous traitement et durant le suivi. Le critère de jugement principal était la rémission de la PR (évaluée par le DAS28) à 1 et 2 ans. Les analyses incluaient une régression logistique pour la partie pronostique et un modèle linéaire général pour la partie thérapeutique.
Résultats |
Parmi les 259 patients inclus, 164 (63,3 %) étaient immunopositifs. Au stade initial, les immunopositifs avaient une atteinte érosive plus fréquente (p=0,027), un nombre d’articulations gonflées plus important (p=0,02) et des taux de CRP plus élevés (p=0,048) que les immunonégatifs. Les thérapies ciblées les plus fréquemment prescrites en première intention étaient l’étanercept pour les immunonégatifs (47 [49,5 %] contre 41 [25 %], p<0,001) et l’abatacept pour les immunopositifs (41 [25 %] contre 6 [6,3 %], p<0,001). Sur l’ensemble du suivi, 167 (64,5 %) patients ont maintenu leur première thérapie ciblée. Une diminution significative (p<0,001) de tous les marqueurs d’activité de la maladie a été observée dans chaque groupe à 1 et 2 ans. Au total, 44 patients étaient en rémission à 1 an et 53 à 2 ans, sans différence significative entre les deux groupes. Le DAS28-CRP initial et le nombre initial d’articulations douloureuses étaient des variables pronostiques indépendantes associées à l’absence de rémission de la maladie à 1 an (OR de 0,46 [0,26 ; 0,80], p=0,007) et à 2 ans (OR de 0,90 [0,82 ; 0,98], p=0,027) respectivement. Dans le groupe des PR immunopositives, le taux de rémission à 2 ans n’était pas significativement différent selon la classe thérapeutique reçue (anti-cellulaires versus anti-cytokiniques).
Conclusion |
Il s’agit d’une des rares études ayant analysé, en vie réelle, le choix de la première thérapie ciblée et les séquences thérapeutiques dans la PR avérée, en fonction du profil immunologique. Les patients atteints de PR immunopositive manifestaient une maladie plus active et sévère que les immunonégatifs lors de l’introduction d’une première thérapie ciblée, contrairement à ce qui est observé au stade initial de la maladie. Bien que le choix du premier biomédicament ait varié selon le statut immunologique et la période d’analyse, le pronostic sous traitement à 1 et 2 ans était comparable entre les deux groupes.
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Vol 90 - N° S1
P. A91-A92 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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