Une prise en compte incomplète des pathologies cardiovasculaires lors de la prescription des JAK inhibiteurs dans les rhumatismes inflammatoires chroniques : étude rétrospective bicentrique - 30/11/23
Résumé |
Introduction |
Les inhibiteurs de la voie Janus Kinase (JAKi) sont des thérapeutiques émergentes dans le traitement des rhumatismes inflammatoires chroniques. Leurs effets secondaires cardiovasculaires se sont avérés plus fréquents que les autres traitements de fond, en particulier le tofacitinib prescrit dans la polyarthrite rhumatoïde chez des patients porteurs de facteurs de risques cardiovasculaires (étude ORAL surveillance). Cela a donné lieu à 2 alertes en 2019 et 2021.
L’objectif principal de notre étude est la recherche de la prise en compte des alertes de l’ANSM pour la prescription des JAKi dans les rhumatismes inflammatoires chroniques dans une cohorte « vraie vie ».
Patients et méthodes |
À partir du réseau RIC-France, les prescriptions ont été analysées sur 2 centres dans la région Nouvelle-Aquitaine, avec recueil des antécédents cardiovasculaires, et récupération a posteriori des données manquantes. Trois périodes ont été définies, en fonction des alertes : avant juin 2019, entre juin 2019 et mars 2021 et après mars 2021.
Résultats |
Quatre-vingts prescriptions ont été inclues. Sur ces 80 prescriptions, 23 avaient été faites avant l’alerte de juin 2019, 39 après l’alerte de juin 2019 et avant l’alerte de mars 2021 et 18 après l’alerte de mars 2021. La moyenne d’âge des patients était de 58,32 ans, avec 58 prescriptions (soit 72,5 %) chez des patients de plus de 50 ans et 27 prescriptions (soit 33,7 %) chez des patients de plus de 65 ans. Il y avait 34 prescriptions chez des patients non fumeurs soit 42,5 % de l’effectif, 19 chez des fumeurs actifs et 24 chez des anciens fumeurs, soit respectivement 23,8 et 30 % de l’effectif. Nous n’avons pas montré de différence significative sur les profils des patients avant et après les alertes sur le plan de l’âge, du tabac ou des antécédents CV et il n’y avait pas de différence significative entre les périodes pour les données manquantes récupérées (présence de 5 TVP non mentionnées et 21 historiques de tabagisme parmi les données manquantes) mais il y avait significativement moins de patients sous tofacitinib et moins de patients atteints de PR et les patients avaient reçu plus de bDMARDs avant instauration du JAKi au cours de la dernière période.
Conclusion |
Si plusieurs signaux sont en faveur d’un impact des alertes (la diminution significative de prescription de tofacitinib et de baricitinib après les alertes au profit de l’upadacitinib, et une prescription de JAKi après plus de 3 bDMARDs chez 70 % des patients après l’alerte de 2021), la présence de 5 TVP non mentionnées et 21 historiques de tabagisme parmi les données manquantes nous conforte dans l’idée d’une nécessité de meilleure prise en compte des facteurs de risque CV dans les rhumatismes inflammatoires chroniques avant la prescription d’une thérapie ciblée.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 90 - N° S1
P. A81-A82 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?