Association spondyloarthrite et maladies inflammatoires chroniques de l’intestin : des atteintes plus sévères sur les deux versants - 30/11/23

Résumé |
Introduction |
Le lien physiopathologique entre les spondyloarthrites (SpA) et les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) est étroit et l’association de ces deux pathologies est fréquente [1 ]. La MICI fait partie des manifestations extra articulaires des SpA et donc potentiellement associée à des SpA plus sévères. L’objectif de cette étude était de décrire et d’évaluer les caractéristiques de cette population SpA/MICI par rapport à la SpA et aux MICI seules.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude observationnelle rétrospective monocentrique. Nous avons inclu les patients suivis entre 2019 et 2022 pour une SpA répondant aux critères ASAS 2009 et une MICI diagnostiquée par un gastroentérologue. Nous les avons comparés à 100 patients SpA seule et 100 MICI seule issus de la cohorte locale MISTIC, cohorte monocentrique, prospective, comprenant plus de 2000 patients atteints d’une maladie inflammatoire chronique.
Nous avons recueilli des données démographiques, la présence de manifestations extra-articulaires, des données d’imagerie, des données de sévérité clinique des MICI (score HBI) et le nombre de bDMARDs utilisés. Le nombre de patients répondeurs à la définition du « difficult to treat » (D2T) axSpA a été recueilli [2 ].
Résultats |
Au total, 62 patients SpA/MICI ont été inclus. Dans 61% des cas, la MICI a été diagnostiquée en premier, principalement des maladies de Crohn (68 %), avec un âge moyen au diagnostic de 31,1 (± 15,6) ans. Concernant la SpA, elle était principalement axiale (95 %), avec une sacroiliite radiographique (55 %) et un âge moyen au diagnostic de 36,8 (± 13,4) ans. Les patients avaient utilisé en moyenne 2,8 lignes de bDMARDs et 9,67 % étaient traités par une combinaison de bDMARDs.
En comparant les patients SpA/MICI aux patients SpA seule, ils étaient plus âgés au moment du diagnostic (36,8 (± 13,4) vs 32,4 (± 10,8), p=0,02), avaient plus d’uvéite (27 % vs 18 %, p=0,08) et de psoriasis (27 % vs 17 %, p=0,04), fumaient plus (66 % vs 44,9 %, p=0,01) mais moins HLA B27 positifs (63 % vs 80 %, p=0,002). Ils ont utilisé plus de bDMARDs pour la même durée d’évolution de la maladie (2,8 (± 1,7) vs 2 (± 1,15) ; p=0,01).
En comparant les patients SpA/MICI à ceux avec une MICI isolée, ils étaient plus âgés au diagnostic (35,7 (± 12,9) vs 31,1 (± 15,6) ans, p=0,05), avaient plus d’uvéites (27 % vs 1 %, p=0,08) et de psoriasis (27 % vs 20 %, p=0,04), étaient plus fumeurs (66 % vs 44,9 %, p=0,01). Ils ont utilisé plus de bDMARDs pour la même durée de maladie (2,8 (± 1,7) vs 1,65 (± 0,8), p=0,01).
Les patients SpA/MICI avaient un score ASDAS-CRP plus élevé au diagnostic que les SpA seules (2,86 (± 1,03) vs 2,1 (± 1,06), p=0,003). Au niveau digestif, les patients SpA/MICI avaient un score HBI plus élevé au diagnostic (8,2 (± 5,7) VS 2,6 (± 3,1) p=0,0006) et au dernier suivi (4,2 (± 3,4) VS 2,4 (± 2,5) ; p=0,0074). Enfin, 20 patients SpA/MICI répondaient à la définition du « D2T» pour la SpA, soit 32.26% de la population. 9 % des patients SpA/MICI nécessitaient une association de bDMARDs contre aucun dans le groupe SpA isolée
Conclusion |
Les patients présentant un co-diagnostic de SpA et de MICI sont plus sévères, tant sur le plan rhumatologique que gastroentérologique et représentent un groupe plus difficile à traiter.
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Vol 90 - N° S1
P. A77-A78 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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