Risque fracturaire à l’arrêt du dénosumab en population ontologique : incidence et facteurs de risque - 30/11/23

Résumé |
Introduction |
Le dénosumab (DENO) diminue les complications des métastases osseuses (CMO). Peu de données sur le risque fracturaire à l’arrêt du DENO sont disponibles en cancérologie. Ce travail vise à évaluer l’incidence des fractures pathologiques (FP) et ostéoporotiques (FO) à l’arrêt du DENO en oncologie et analyser les facteurs de risque (FDR).
Matériels et méthodes |
Étude rétrospective monocentrique menée au centre Antoine-Lacassagne du 01/07/2012 au 11/07/2023. Critères d’inclusion : patients traités par DENO (120mg/28j) au moins 6 mois et suivis au moins 6 mois après l’arrêt pour cancer sein, prostate ou poumon métastatique osseux. Données recueillies : sexe, âge, traitements à visée osseuse (pré-exposition au zoledronate (ZOL), durée du traitement par DENO), Performans Status (PS), FDR d’ostéoporose, caractéristiques des métastases osseuses, CMO sous et post-DENO (FP, radiothérapie osseuse, compression médullaire, chirurgie et radiologique interventionnelle osseuse), FO (définie par l’absence de cellule maligne en histologie et/ou absence d’atteinte métastatique connue de la localisation fracturaire).
Résultats |
Au total, 158 patients (131 femmes et 27 hommes) inclus : 118 cancers du sein, 25 du poumon et 15 de la prostate. La durée moyenne de traitement par DENO est de 18 mois (±10.7) et le suivi moyen à l’arrêt du DENO 37 mois (±24). 140 FP et 51 FO sont survenues : 43 FP (21 patients) et 6 FO (4 patients) sous DENO; 97 FP (42 patients) et 45 FO (22 patients) post-DENO (30 fractures vertébrales et 6 du col fémoral). L’incidence fracturaire globale (FP+FO) est significativement plus élevée post-DENO que sous DENO (25,3/100 patient-année [PA] vs 11,2/100 PA ; p<0,001). L’incidence des FP (15,7/100 PA) post-DENO tend à être plus élevée que sous-DENO (9,1/100 PA) (p=0,071). L’incidence des FO est significativement plus élevée post-DENO (9,6/100PA) que sous-DENO (2,1/100PA) (p=0,0016). Délai médian post-DENO de survenue d’une première FP est de 17,3 mois [0,6–79] et de 19 mois [2,6–83,5] pour les FO. Chez 17 patients pré-exposé au ZOL (4mg/mois, durée moyenne 18 mois±18,8), à l’arrêt du DENO, aucun n’a présenté de FO et 4 ont eu une FP. Chez les 141 patients non exposés au ZOL, à l’arrêt du DENO 45 FO et 138 FP. Les FDR de survenue d’une fracture OP post-DENO étaient antécédent d’ostéoporose (OR 7,2 [2,4–21,2]), métastases lytiques (OR 3,7 [1,4–10,1]) et PS ≥ 2 (OR 5,9 [2,7–12,9]). Aucun FDR de FP post-DENO n’a été identifié.
Discussion |
L’arrêt du DENO s’accompagne d’un rebond fracturaire global. À notre connaissance, il s’agit des premières données sur le risque fracturaire (FO + FP) à l’arrêt du DENO en oncologie. Le risque de FO post-DENO est comparable aux données de l’ostéoporose commune. L’absence de FO et une tendance à la diminution des FP chez les patients pré-exposés au ZOL suggèrent un possible effet protecteur à confirmer. Les limites de l’étude sont : caractère rétrospectif, taille de l’échantillon et absence de caractérisation histopathologique systématique des fractures.
Conclusion |
L’arrêt du DENO chez les patients atteints d’un cancer mammaire, prostatique ou pulmonaire métastatique osseux s’accompagne d’une augmentation du risque fracturaire. Devant l’allongement de l’espérance de vie de ces patients, il apparaît nécessaire de développer des stratégies thérapeutiques à plus long terme dans cette population.
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Vol 90 - N° S1
P. A72-A73 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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