La mortalité des complications auto-immunes des inhibiteurs de point de contrôle n’est pas augmentée par les thérapies ciblées - 30/11/23

Résumé |
Introduction |
La réponse immunitaire aux inhibiteurs de point de contrôle immunitaires (ICI) peut dépasser la réponse antitumorale et mène à des complications auto-immunes (immune-related Adverse Events, irAEs), qui peuvent être graves. L’objectif est de comparer la survie globale des patients avec un irAE hospitalisé selon le traitement reçu : DMARD biologiques ou synthétiques ciblés (b/tsDMARD), DMARD conventionnels (csDMARD) ou corticoïdes.
Patients et méthodes |
L’ensemble des patients adultes du Système National des Données de Santé ayant initié un ICI entre 2014 et 2019, pour tout type de cancer, ont été analysés rétrospectivement. La période de suivi était de 2013 à 2020, afin d’avoir un an de recul et au moins un an de suivi. La survenue d’un irAE, de tout type, pendant le traitement par ICI ou dans les 12 mois suivant la dernière injection a été définie par la combinaison de (1) une hospitalisation pour une raison évoquant un irAE, et (2) l’initiation de corticoïdes, d’un csDMARD ou d’un b/tsDMARD. Les patients ont contribué à cette analyse de l’irAE jusqu’à la première occurrence entre la fin de suivi ou le décès. Le traitement de l’irAE était considéré comme une variable dépendante du temps à trois classes: corticoïdes seuls, csDMARD and b/tsDMARD. En raison des changements possibles de traitement en cours de suivi, les poids d’équilibrage ont été recalculés tous les 30jours à l’aide d’un score de propension ajusté. La survie globale a été comparée entre les trois groupes à l’aide d’un modèle de Cox pondéré.
Résultats |
Au total, 71 723 patients (hommes : 66,0 %, âge médian : 66 ans) ayant initié un ICI ont été analysés. Un irAE hospitalisé s’est produit chez 2575 patients (3,6 %). L’irAE est survenu après un délai médian de 232jours après l’initiation de l’ICI, Le suivi médian après l’irAE était de 268jours. Après s’être restreint aux patients avec irAE, la population pondérée à T=0 était composée de 221 patients traités par b/tsDMARD, 455 patients traités par csDMARD et 1825 patients traités par corticoïdes seuls. En fin de suivi, la population non pondérée était composée de 330 patients traités par b/tsDMARD, 582 patients par csDMARD et 1862 patients par corticoïdes seuls. La mortalité globale pour un irAE traité par b/tsDMARD n’était pas significativement différente des DMARD conventionnels (HR=1,29, IC=[0,92, 1,81]). La mortalité des patients traités par corticoïdes seuls était significativement plus élevée que les DMARD conventionnels (HR=1,42, IC=[1,11, 1,82]) mais pas significativement différente des b/tsDMARD (HR=1,10, IC=[0,83, 1,47]) (Fig. 1).
Discussion |
L’étude possède plusieurs limites: la nature rétrospective et observationnelle, l’agrégation de plusieurs types de cancers, d’ICI et d’irAEs, la restriction aux irAEs hospitalisés. Différentes approches statistiques ont été comparées afin d’éliminer le biais d’immortalité lié au fait que les thérapies ciblées ne sont généralement pas administrées immédiatement après l’irAE, contrairement aux autres traitements tels que les corticoïdes.
Conclusion |
Dans cette étude avec un nombre important de patients hospitalisés pour irAE et traités par b/tsDMARD, les thérapies ciblées n’étaient pas associées à un pronostic aggravé. Le pronostic selon la catégorie d’irAE est actuellement en cours d’analyse et sera présenté au congrès.
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Vol 90 - N° S1
P. A71-A72 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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