Les études sur les perceptions de l’ostéoporose et de ses traitements par les patients montrent une nette divergence avec les conceptions des médecins qui les prennent en charge. Notre étude cherche à identifier les perceptions des patientes et celles des rhumatologues concernant le ressenti de leurs patientes sur la maladie et ses traitements, ainsi que sur leur relation, qui sont susceptibles d’avoir une incidence potentiel sur l’adhésion des patients aux traitements et changements de mode de vie imposés par l’ostéoporose.

Une approche qualitative a été privilégiée sur la base d’entretiens semi-structurés réalisés auprès de 6 patientes ostéoporotiques et de 6 rhumatologues. Ces 12 entretiens ont été enregistrés, retranscrits intégralement et ont fait l’objet d’une analyse thématique de contenu à l’aide du logiciel Nvivo (softwart.10).

Trois thèmes majeurs ont été décelés : (1) perception de l’ostéoporose et gravité perçue (2) perception de l’efficacité du traitement et capacités des patientes à le suivre et (3) perception de la relation soignant-soigné. L’analyse thématique a montré que les patientes et les rhumatologues ont des perceptions différentes à propos de la maladie et sa gravité, ainsi que sur l’efficacité des traitements médicamenteux. La perception de la relation patient-médecin en revanche reste pratiquement similaire concernant la confiance au sein de la relation. En revanche, si les patientes estiment se sentir en confiance, elles ne sentent pas impliquées dans la gestion de leur maladie et leur traitement par les rhumatologues. Les rhumatologues, au contraire considèrent que leurs patientes se sentent impliquées dans la gestion de la maladie et du traitement.

La relation patient-médecin se révèle déterminante pour l’amélioration des perceptions ambivalentes exprimées par les patientes ostéoporotiques. Lors des interventions proposées comme l’éducation thérapeutique ou la psychoéducation, il convient que les professionnels s’assurent du niveau de compréhension des patientes sur la maladie et son traitement, en accordant une importance capitale à leurs perceptions, et en ciblant plus particulièrement leur niveau de littératie.

Notre étude à permis de mettre en évidence des perceptions similaires et divergentes entres les patientes et les rhumatologues par rapport à la maladie et le traitement. Elle confirme par ailleurs le rôle déterminant de la relation patient-médecin pour faire face à ces perceptions divergentes, en garantissant une communication toujours plus efficace entre les patientes et leurs médecins, afin de s’assurer de la compréhension par les patientes des informations transmises lors des consultations, et ainsi tendre de plus en plus vers la décision médicale partagée.