Évaluation du questionnaire BIOSECURE pour prédire le risque infectieux chez les patients suivis pour un rhumatisme inflammatoire - 30/11/23

Résumé |
Introduction |
L’éducation thérapeutique des patients a une place centrale dans la prise en charge des rhumatismes inflammatoires chroniques. Le questionnaire BIOSECURE a été élaboré et validé en 2012 [1 ], afin d’évaluer l’auto-gestion et la sécurité des patients.
L’objectif de notre étude était d’évaluer les compétences de nos patients grâce au questionnaire BIOSECURE. Les objectifs secondaires étaient de déterminer les facteurs associés à un faible niveau de connaissances selon le questionnaire BIOSECURE et de définir le seuil optimal pour prédire la survenue d’un évènement infectieux.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective, observationnelle descriptive, monocentrique réalisée au CHU de Reims entre janvier et juillet 2023.
La population a été divisée en quartile. Nous avons comparé les patients ayant le moins bon score aux patients ayant le meilleur score.
Une analyse secondaire a été réalisée pour évaluer l’augmentation du risque infectieux (infections sévères et/ou infections répétées avec au moins 3 antibiothérapies par an) en fonction du résultat au questionnaire BIOSECURE. Des courbes ROC ont été réalisées pour évaluer la valeur pronostique du score BIOSECURE afin de prédire la survenue d’un évènement infectieux.
Résultats |
La population étudiée était composée de 172 patients, dont 51,16 % de PR. Plus de la moitié des patients (51,8 %) avaient bénéficié d’une éducation thérapeutique. La médiane [IQR] du score BIOSECURE était à 74,75/100 [IQR 63,70–83,91].
En comparant les patients ayant eu un faible score BIOSECURE (<63,70) à ceux avec un score élevé (>83,91), les facteurs associés en univarié à un faible score étaient le sexe masculin (p=0,02), la retraite (p=0,02) et un faible niveau d’éducation (p=0,01). À l’inverse, les patients ayant bénéficié d’éducation thérapeutique et/ou d’une brochure d’information sur la maladie ou les traitements avaient un score BIOSECURE plus élevé (respectivement p<0,05). Il n’y avait pas de différence de résultat du questionnaire BIOSECURE en fonction du lieu d’habitation, du lieu de suivi du patient, de la voie d’administration, du type de rhumatisme, et des comorbidités.
La survenue d’une infection sévère était plus fréquente chez les patients ayant un faible BIOSECURE n=13 (30,95 %) versus n=7 (16,67 %) chez les BIOSECURE plus élevé (p=0,01). Un score BIOSECURE≤48,57/100 permettait d’avoir une spécificité à 91,88 % et une sensibilité de 16 % pour prédire le risque d’évènement infectieux (infection sévère et infections répétées supérieurs à 3 antibiothérapies par an). L’AUC était de 0,60, (p<0,05).
Conclusion |
L’analyse du questionnaire BIOSECURE dans notre population, nous apporte 2 messages pratiques : les facteurs associés à un faible score BIOSECURE sont : les hommes, les patients avec un faible niveau d’éducation et les retraités. Cette population peut être une cible prioritaire pour l’ETP ; un score BIOSECURE≤48,57/100 correspond au seuil optimal pour prédire la survenue d’une infection sévère et/ou d’infections répétées>3/an.
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Vol 90 - N° S1
P. A68 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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