CD68 et la nécrose fibrinoïde sont des biomarqueurs synoviaux de la sévérité de la polyarthrite rhumatoïde précoce et sont associés à une meilleure réponse au méthotrexate : analyse de la cohorte PR-précoce de l’UCLouvain Bruxelles - 30/11/23

Résumé |
Introduction |
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie auto-immune chronique caractérisée par une inflammation synoviale persistante. Malgré un diagnostic précoce et la stratégie de traitement ciblé de la PR, le taux de réponse au traitement n’est pas optimal car de nombreux patients n’atteignent pas la rémission. L’analyse du tissu synovial dans la PR débutante naïve de tout traitement peut aider à trouver des biomarqueurs utiles pour améliorer le taux de rémission. Cette étude vise à analyser les caractéristiques histologiques ainsi que la présence et la distribution des cellules par le biais de l’immunohistochimie (IHC) dans biopsies synoviales des patients PR nouvellement diagnostiqués, afin de mieux caractériser la maladie et d’identifier la présence de facteurs prédictifs de la réponse au traitement.
Patients et méthodes |
Les patients PR nouvellement diagnostiqués selon les critères ACR/EULAR 2010 de la cohorte « Arthrite » de l’UCLouvain Saint Luc, Bruxelles. Tous les patients n’avaient jamais reçu de stéroïdes ni de DMARD et ont subi une biopsie synoviale. Ensuite, les patients ont commencé un traitement de fond et ont été évalués tous les 3–4 mois. Les échantillons synoviaux ont été analysés en histologie, classés selon les pathotypes et en immunofluorescence (CD3, CD20, CD138 et CD68) avec un score semi-quantitatif de 0 à 3.
Résultats |
Cent quarante patients ont été inclus dans la cohorte. Les caractéristiques cliniques et démographiques ont été analysées. Au sein de la synovite, le CD68 et le score de nécrose fibrinoïde étaient fortement associés [r=0,44 ; p<0,0001]. Le score CD68 a montré une bonne corrélation avec la protéine CRP [r=0,31 ; p=0,0013], le DAS28 [r=0,26 ; p=0,005], l’indice sérologique d’activité de la maladie (SDAI) [r=0,28 ; p=0,008] et l’indice clinique d’activité de la maladie (CDAI) [r=0,25 ; p=0,018]. Le score de nécrose fibrinoïde a montré une bonne corrélation avec la CRP [r=0,29 ; p=0,001] et le DAS28 [r=0,26 ; p=0,009]. Sur la base de la somme des scores semi-quantitatifs de CD68 et de nécrose, les patients ont ensuite été classés en CD68/Nécrose FORTE (CD68+Nécrose≥3) et CD68/Nécrose FAIBLE (CD68+Nécrose<3). Les patients « CD68/Nécrose FORTE » avaient des valeurs de CRP plus élevées [2,5mg/dL contre 0,92mg/dL ; p=0,02], DAS28 [5,48 contre 4,8 ; p=0,03] et SDAI [33,10 contre 25,65 ; p=0,03]. Après trois mois d’observation, les patients du groupe « CD68/Nécrose FORTE », comparés à ceux de « CD68/Nécrose FAIBLE » ont montré une amélioration plus importante du DAS28CRP [1,99 (2,06) contre 1,1 (2,27), p=0,03], du SDAI [21,45 vs 11,65 ; p=0,003] et du CDAI [16 vs 10,5, p=0,04]. Les patients « CD68/Nécrose FORTE » avaient un taux de réponse EULAR modéré/bon plus élevé que les patients « CD68/Nécrose FAIBLE » (90 % vs 71,43 % ; p=0,036). Le score CD68/Nécrose a ensuite été inclus dans un modèle matriciel prédictif combiné aux caractéristiques de base de la maladie (SJC44 et DAS28) avec un critère de réponse EULAR modérée/bonne à 3 mois comme résultat (AUC 0,724, IC95 % ; p=0,0028). La classification des pathotypes lymphoïdes, myéloïdes et pauci-immun n’a pas permis d’identifier les patients ayant une meilleure réponse au traitement.
Conclusion |
La présence importante des macrophages et de la nécrose fibrinoïde dans les biopsies synoviales de la PR récente permet d’identifier les patients dont l’activité de la maladie est plus élevée et dont l’amélioration du score DAS28CRP à trois mois est meilleure. Ce score semi-quantitatif, seul ou en combinaison avec les caractéristiques cliniques de base, pourrait contribuer à optimaliser la prise en charge thérapeutique de la PR débutante.
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Vol 90 - N° S1
P. A63 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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