Évènements démyélinisants au cours de l’exposition aux traitements ciblés dans la polyarthrite rhumatoïde : analyse des données du Système national des données de santé - 30/11/23

Résumé |
Introduction |
Évaluer le risque d’évènements démyélinisants (EvD) du système nerveux central (SNC) ou périphérique (SNP) au cours de l’exposition aux traitements de fond ciblés (tDMARD) par rapport aux traitements conventionnels (csDMARD) chez des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR).
Matériels et méthodes |
Dans cette étude de cohorte historique menée dans le Système national des données de santé, des sujets adultes atteints de PR définis par la présence de code CIM-10 de PR en ALD ou en hospitalisation, et incidents de csDMARD ou de tDMARD ont été inclus entre le 01/01/2008 et le 31/12/2019 ; les sujets ayant un diagnostic d’EvD précédant l’initiation d’un DMARD étaient exclus. Les patients étaient suivis à partir de la date de 1ère initiation d’un csDMARD ou d’un tDMARD jusqu’à leur décès, la survenue d’un EvD, ou jusqu’au 31/12/2020. Les périodes d’exposition aux tDMARD anti-TNF, aux tDMARD non-anti-TNF (anti-IL6R, rituximab, abatacept, JAKi), et aux csDMARD (méthotrexate, léflunomide, sulfasalazine hydroxychloroquine) étaient définies sans période de latence et avec une rémanence de 3 mois. L’évènement d’intérêt principal était la survenue d’un EvD incident (intéressant le SNC ou le SNP) et était identifié à l’aide de codes CIM-10 en ALD ou en hospitalisation. Des analyses de survie avec une pondération des périodes d’exposition aux différents traitements par un score de propension temps dépendant ont été réalisées pour évaluer le risque d’EvD : au cours de l’exposition aux anti-TNF par rapport aux csDMARD (analyse principale) ; au cours de l’exposition aux tDMARD non-anti-TNF par rapport aux csDMARD ; au cours de l’exposition aux anti-TNF par rapport aux tDMARD non-anti-TNF.
Résultats |
Au total, 168 875 patients atteints de PR (âge médian 58 ans, 71,6 % de femmes) incidents de traitements (csDMARD en 1re ligne : 96,1 %) ont été inclus, avec une durée médiane de recul de 6,2 ans ; 302 EvD (SNC : 240/SNP : 62) sont survenus au cours de l’exposition aux csDMARD ou aux tDMARD entre 2008 et 2020, correspondant à un taux d’incidence de 36/100 000 personnes-années. Il n’y avait pas de surrisque significatif d’EvD au cours de l’exposition aux anti-TNF par rapport aux csDMARD (hazard ratio [HR] 1,20, IC95 % 0,70–2,07), au cours de l’exposition aux tDMARD non anti-TNF par rapport aux csDMARD (HR 0,95, IC95 % 0,51–1,76) ou au cours de l’exposition aux anti-TNF par rapport aux tDMARD non anti-TNF (HR 1,28, IC95 % 0,71–2,30). Des analyses de sensibilité faisant varier la période de rémanence ne modifiaient pas les résultats.
Discussion |
Les forces de ce travail sont d’être basé sur des données de vie réelle couvrant la quasi-totalité de la population française, avec une longue période d’observation et de suivi, et une population cohérente avec l’épidémiologie de la PR et les recommandations de prise en charge thérapeutique, ainsi que l’utilisation d’une méthodologie adaptée pour permettre l’inférence causale en situation observationnelle. Les limites sont le faible nombre d’évènements (et donc un possible manque de puissance pouvant expliquer les résultats), ainsi que l’absence de données cliniques.
Conclusion |
Les EvD sont rares au cours de l’exposition aux tDMARD dans la PR. Ce travail n’a pas mis en évidence de surrisque significatif d’EvD sous tDMARD par rapport aux csDMARD.
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Vol 90 - N° S1
P. A63-A64 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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