Rechute de la maladie au cours de la grossesse chez les femmes ayant une polyarthrite rhumatoïde ou une spondyloarthrite : les données de la cohorte française GR2 - 30/11/23

Résumé |
Introduction |
La grossesse pourrait avoir un effet bénéfique sur l’activité de la maladie dans la polyarthrite rhumatoïde (PR), mais les données sont plus contradictoires dans la spondyloarthrite (SpA), certaines montrant une augmentation de l’activité du rhumatisme au cours du deuxième trimestre. Le but de cette étude était d’analyser l’activité de la maladie et les rechutes au cours de la grossesse chez des patientes atteintes de PR et de SpA.
Patients et méthodes |
Les grossesses de femmes ayant un diagnostic de PR ou de SpA (selon leur rhumatologue) ont été incluses dans la cohorte multicentrique française GR2 (NCT02450396) de 2015 à 2021. Les caractéristiques démographiques et de la maladie, l’activité de la maladie et les traitements ont été collectés de manière prospective pendant la grossesse. Les femmes qui avaient eu au moins deux visites per-partum (dont une au cours du premier trimestre) ont été incluses dans l’analyse. La rechute de la maladie était définie comme une intensification du traitement (initiation ou changement d’un traitement de fond) ou une augmentation des scores d’activité de la maladie (delta DAS28-CRP>0,6 avec DAS28-CRP final>3,2 ou delta DAS28-CRP>1,2 pour les patientes atteintes de PR ; delta ASDAS-CRP>0,9 ou delta BASDAI≥2 pour les patientes atteintes de SpA).
Résultats |
Parmi les 124 femmes enceintes analysées, 53 avaient une PR (âge moyen à la conception 32,7±5,0 ans, 21 % recevant une biothérapie à l’inclusion) et 71 une SpA (âge moyen à la conception 31,7±4,2 ans, 58 % recevant une biothérapie à l’inclusion). Les scores moyens d’activité de la maladie sont restés stables aux 1er (T1), 2e (T2) et 3e trimestres (T3), que ce soit le DAS28-CRP pour la PR (respectivement 2,6±1,3, 2,3±1,1, 2,5±1,3), l’ASDAS-CRP pour la SpA (respectivement 1,9±1,2, 2,0±1,0, 1,7±1,0). Cependant, une rechute de la maladie pendant la grossesse est survenue chez 17 patientes atteintes de PR (32 %) et 29 patientes atteintes de SpA (41 %), plus fréquemment au T1 pour les PR (T1 : 41 %, T2 : 24 %, T3 : 35 %) comme pour les SpA (T1 : 48 %, T2 : 34 %, T3 : 17 %). En analyse univariée, les facteurs associés à la rechute étaient les antécédents de recours à un anti-TNF (p=0,002), l’existence d’une poussée de la maladie dans les 12 mois précédant la conception (p=0,05), l’activité globale de la maladie évaluée par la patiente (p=0,02) et le praticien (p=0,03) pour les patientes PR, et la durée de la maladie (p=0,04) et l’existence d’une sacro-iliite radiographique (p=0,01) pour les patientes SpA. En analyse multivariée, l’antécédent de recours à un anti-TNF (OR : 9,3, IC95 % : 1,6–52,3) et l’existence d’une poussée dans les 12 mois précédant la grossesse (OR : 7,4, IC95 % : 1,3–42,0) pour les patientes PR, et la présence d’une saccro-iliite radiographique (OR : 3,7, IC95 % : 1,2–11,7) pour les patientes SpA restaient associés à la rechute.
Conclusion |
Plus d’un tiers des femmes atteintes de PR et de SpA présentent une rechute de la maladie au cours de la grossesse. Un suivi rapproché des patientes enceintes ayant une PR ou une SpA semble nécessaire, particulièrement pour celles ayant un rhumatisme sévère (antécédent de recours à une biothérapie pour les PR, saccro-iliite radiographique pour les SpA) ou ayant présenté une poussée en préconceptionnel.
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Vol 90 - N° S1
P. A59-A60 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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