Les concentrations à jeun et post-prandiales des incrétines ne sont pas corrélées à la densité minérale osseuse ni aux marqueurs du remodelage osseux chez les femmes et les hommes en bonne santé - 30/11/23
Résumé |
Introduction |
Outre leur action principale sur le pancréas pour stimuler la sécrétion d’insuline, les hormones intestinales appelées incrétines (GIP et GLP-1) ont une action sur les cellules et le tissu osseux. Les données disponibles concernent surtout l’animal et font état d’une action sur la qualité osseuse principalement. Avant d’étudier le rôle de ces hormones en situation de fragilité osseuse chez l’Homme, il est nécessaire de connaître les concentrations de ces hormones et leur corrélation avec la densité minérale osseuse (DMO) et les marqueurs du remodelage osseux chez les sujets sains. Les objectifs de cette étude étaient d’estimer les concentrations physiologiques des incrétines chez les sujets sains à jeun et post-prandiales et leur corrélation avec les marqueurs de remodelage osseux et la DMO.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une recherche interventionnelle de catégorie 1 incluant des hommes et des femmes de 30 à 70 ans. Pour participer à cette étude, les sujets ne devaient pas avoir d’ostéoporose connue, ni de diabète, ni de maladie influençant le remodelage osseux et leur IMC devait être<30kg/m2. Les volontaires ont été recrutés à partir de la base des volontaires sains du centre de recherche clinique de notre CHU.
Deux prélèvements sanguins ont été réalisés : le premier réalisé après un jeûne de 11heures minimum, le deuxième réalisé 60min après la prise d’un petit déjeuner standardisé.
Le bilan biologique comportait entre autres le dosage des incrétines (GIP, GLP1) et des marqueurs du remodelage osseux (CTX et phosphatases alcalines osseuses), la calcémie, la phosphorémie, la PTH et la 25(OH)vitamine D.
Les sujets avaient ensuite une mesure de DMO au rachis lombaire et à la hanche.
Résultats |
Nous avons recruté 103 volontaires correspondant à nos critères d’inclusion : 47 hommes et 56 femmes, âgés en moyenne de 52,2±12,6 ans. L’IMC moyen était de 24,3±3,2kg/m2. Les DMO moyennes au col fémoral, à la hanche totale et au rachis lombaire étaient respectivement à 0,769±0,124g/cm2, 0,943±0,153g/cm2 et 1,001±0,161g/cm2.
Quels que soit le sexe et la classe d’âge (≤50 ans et>50 ans), les concentrations post-prandiales de GIP augmentaient significativement comparées aux concentrations à jeun. Les concentrations post-prandiales de GLP-1 n’augmentaient significativement que chez les femmes après 50 ans. Dans la population globale, et quel que soit le sexe, il n’y avait pas de corrélation entre la DMO, quel que soit le site de mesure, et les concentrations pré- et post-prandiales de GIP et de GLP-1. Dans la population globale, seule la concentration de GIP à jeun était corrélée avec le CTX post-prandial. Par sexe et par groupe d’âge, il n’y avait plus de corrélation entre les marqueurs osseux et les concentrations pré- et post-prandiales de GIP et de GLP-1. Dans la population globale, les concentrations pré- et post-prandiales de GIP n’étaient pas corrélées à la calcémie, la phosphatémie, la PTH et la concentration de 25(OH)vitamine D à jeun. La concentration pré-prandiale de GLP-1 était positivement corrélée à la calcémie (R=0,342 ; p=0,001) et négativement corrélée à la 25(OH)vitamine D (R=0,381 ; p<0,001). La corrélation négative entre la concentration de GLP1 à jeun et la concentration de 25(OH) était retrouvée, quel que soit le sexe et le groupe d’âge.
Conclusion |
Chez les hommes et les femmes en bonne santé les concentrations d’incrétine à jeun et post-prandiales ne sont pas associées à la DMO ni aux marqueurs du remodelage osseux.
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Vol 90 - N° S1
P. A58 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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