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Caractéristiques cliniques, microbiologiques et radiologiques des symphysites septiques : étude observationnelle multicentrique - 30/11/23

Doi : 10.1016/j.rhum.2023.10.057 
S. Tabary 1, , F. Robin 1, C. Darrieutort-Laffite 2, S. Cadiou 1, O. Berthoud 1, P. Guggenbuhl 1, G. Bart 3
1 Rhumatologie, CHU de Rennes, hôpital Sud, Rennes, France 
2 Rhumatologie, CHU Hôtel-Dieu, Nantes, France 
3 Rhumatologie, hôpital d’instruction des Armées Percy, Clamart, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La symphyse pubienne est une localisation rare d’arthrite septique (AS). Elle représente 2,8 % des AS, et est mal connue. L’objectif de notre travail était de décrire les caractéristiques cliniques, radiographiques, microbiologiques, thérapeutiques et de suivi d’une série multicentrique de symphysites pubiennes septiques (SPS). Les objectifs secondaires étaient d’identifier la part de SPS secondaires à une chirurgie et/ou néoplasie pelvienne, et de rechercher des différences avec les SPS spontanées.

Patients et méthodes

Il s’agit d’une étude observationnelle multicentrique dans 3 centres hospitaliers français. Les patients recrutés en médecine et chirurgie, devaient avoir une symphysite à l’imagerie en coupe. L’origine septique devait être confirmée microbiologiquement ou répondre aux critères de Newman.

Résultats

Soixante et onze patients ont été inclus entre 2011 et 2022. La moyenne d’âge était de 68 ans, 70 % (n=50) étaient des hommes, 61 % (n=43) avaient un antécédent de cancer pelvien et 42 % (n=30) avaient eu une chirurgie pelvienne dans l’année précédant le diagnostic. Pubalgies, douleurs inguinales et boiterie étaient les principaux motifs de consultation. La fièvre était inconstante (n=44). Le délai diagnostic médian était de 20jours. Les 2 principaux germes identifiés étaient Escherichia coli (25 %) et Staphylococcus aureus (23 %), 42 % des prélèvements étaient polymicrobiens et seulement 3 SPS n’étaient pas documentées. Aucun cas d’endocardite n’a été noté. Les abcès intramusculaires et les fistules étaient fréquents (sur 91 % et 59 % des images disponibles, respectivement). Un geste chirurgical a été nécessaire dans 31 % des cas. En fin de suivi (médiane de suivi 8 mois), 30 patients étaient guéris, 20 avaient rechuté (90 % dans la première année), 10 patients étaient décédés et 11 perdus de vue.

Dans le cas des SPS post néoplasie, l’AS était plus souvent polymicrobienne (p=0,018), associée à une fistule (p<0,01) et le taux de rechute plus élevé (p<0,001). Concernant les SPS post chirurgie, l’AS était plus souvent associée à une infection urinaire : plus de signes fonctionnels urinaires (p=0,031), et d’ECBU positifs (p=0,007).

Discussion

Notre travail a permis la description de 71 cas de SPS. La part de SPS post-chirurgie et/ou associées à un cancer pelvien était importante. La microbiologie était différente des autres AS (part importante d’entérobactéries et d’infections polymicrobiennes). La biopsie osseuse, effectuée pour 49 patients, était rentable dans 81 % des cas. La présence d’une fistule (59 %) constituait un risque important de chronicité. La durée médiane de l’antibiothérapie était de 45jours, comme recommandé pour les autres AS (4 à 6 semaines). Les données de suivi sont peu décrites dans la littérature. On note le caractère récidivant des SPS puisque plus d’un tiers des patients ont rechuté au cours de l’année suivant le diagnostic. Plus de la moitié des patients guéris sur le plan septique gardaient des séquelles mécaniques (boiterie et pubalgies).

Conclusion

La symphysite septique est une infection rare, souvent associée aux cancers et chirurgies pelviennes et difficile à traiter. La surveillance doit être attentive, principalement la première année, devant le risque de rechute durant cette période.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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