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Nouvelle méthode de lecture par technologie « Eye-tracking » des radiographies de mains et de pieds de polyarthrite rhumatoïde - 30/11/23

Doi : 10.1016/j.rhum.2023.10.054 
L. Meneur 1, B. Quéré 1, , N. Foulquier 2, H. Pensec 1, F. Garrigues 3, V. Devauchelle Pensec 4, A. Saraux 5
1 Rhumatologie, hôpital de La Cavale-Blanche, Brest, France 
2 Rhumatologie, CHU Brest, Brest, France 
3 Radiologie, CHU Brest, Brest, France 
4 Service de médecine interne, rhumatologie, CHRU de Brest, Brest, France 
5 Université Bretagne occidentale, EA2216, service de rhumatologie, CHU la Cavale-Blanche, Brest, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La lecture de radiographie des mains et des pieds dans la polyarthrite rhumatoïde est complexe, difficile et chronophage. Actuellement le score de Sharp est le gold standard pour l’évaluation des lésions articulaires. L’objectif de cette étude a été de créer une nouvelle méthode de lecture du score de Sharp modifié de van der Heijde (mvdH) par une lecture en eye-tracking et d’étudier sa concordance avec le score de mvdH lu normalement par un radiologue expérimenté pour évaluer les atteintes des mains et des pieds chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde. L’objectif secondaire était d’évaluer cette technologie en tant que nouvelle méthode de segmentation pour construire de nouveaux algorithmes d’intelligence artificielle.

Matériels et méthodes

Nous avons créé une nouvelle méthode de quantification du score mvdH basée sur la durée de lecture (deux secondes=un point du score de Sharp) par un lecteur surveillé par eye-tracking (logiciel Tobii Pro Lab) après formation avec l’aide d’un métronome. Le score de Sharp a été utilisé comme habituellement sur 440 articulations (20 radiographies de mains et de pieds de 10 patients atteints de polyarthrite rhumatoïde). Les radiographies ont été lues 2 fois par le lecteur formé utilisant l’eye-tracking (LM) et une fois par un radiologue expérimenté et considéré comme référence (FG). La concordance entre deux lectures d’eye-tracking (intra-classe) et entre la lecture d’eye-tracking et la référence (inter-classe) a pu être réalisée.

Résultats

Sur 440 radiographies sélectionnées, 416 ont pu être interprétées sur l’atteinte érosive et 396 sur le pincement lors de la lecture en eye-tracking (l’eye tracking ne pouvait faire la mesure du temps passé lorsque deux articulations pathologiques étaient trop proches). La concordance intra-classe de la méthode de lecture en eye-tracking a été excellente (0,9 ; IC 95 % : 0,88–0,92) pour les érosions et le pincement. La concordance inter-classe avec la lecture de référence était également excellente pour les érosions (0,89 ; IC 95 % : 0,87–0,91) et pour les pincements (0,89 ; IC 95 % : 0,87–0,92).

Discussion

La lecture en « Eye-tracking » de l’atteinte érosive et du pincement est reproductible et concordante. À la fois ludique et intelligible pour illustrer la gravité des lésions, cette méthode permet une segmentation et une analyse des scores en un seul temps, moins chronophage. Cette méthode pourrait, de plus, permettre de faire une segmentation des zones pathologiques grâce à la cartographie couleur « heatmap » créée en fonction de la durée de fixation oculaire par site, nécessaire à la création d’algorithme de lecture du mvdH par intelligence artificielle.

Conclusion

Cette étude démontre l’utilité de la technologie eye-tracking pour évaluer l’atteinte des lésions chez les patients atteints d’une polyarthrite rhumatoïde avec un score mvdH par eye-tracking excellemment corrélé au score mdvH lu classiquement. De plus, cette technologie pourrait permettre une avancée dans la lecture radiographique (segmentation des lésions, lecture automatique…) en vue du développement d’algorithmes de lecture radiographique par intelligence artificielle.

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Vol 90 - N° S1

P. A36-A37 - décembre 2023 Retour au numéro
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