Intérêt de l’échographie en complément de l’électroneuromyogramme dans les syndromes canalaires de présentation atypique: étude observationnelle au CHU de Dijon - 30/11/23

Résumé |
Introduction |
L’échographie des nerfs périphériques grâce à son excellente résolution spatiale présente un intérêt dans le démembrement des syndromes canalaires, aussi bien pour identifier des facteurs locaux extrinsèques favorisants ou des rares anomalies intrinsèques nerveuses que pour l’estimation du retentissement (surface transverse maximale du nerf avant compression/normale) ou pour guider le traitement infiltratif. Toutefois en pratique courante, le diagnostic reste basé sur la clinique avant confirmation par un électroneuromyogramme (ENMG) en cas de doute diagnostique ou de décision chirurgicale (recommandations HAS 2013).
Matériels et méthodes |
Étude observationnelle prospective monocentrique réalisée entre 2021 à 2023, incluant les patients adultes adressés par des neurologues spécialisés en ENMG pour un bilan échographique (réalisé par un rhumatologue spécialisé en échographie musculosquelettique) suite à un syndrome canalaire atypique (membre supérieur ou membre inférieur), défini comme suit: doute sur le niveau de compression tronculaire, suspicion d’une étiologie secondaire, discordance entre les signes ENMG et l’examen clinique. Les données cliniques, ENMG et échographiques ainsi que le suivi clinique ont été recueillies (dont le recours à d’autres imageries comme l’IRM). L’objectif principal de cette étude était de décrire les différents types de syndromes canalaires par localisation ainsi que leurs éventuelles étiologies extrinsèques ou intrinsèques sur la base de ce bilan standardisé. Les objectifs secondaires étaient de préciser la prise en charge proposée après ce bilan, en fonction de l’étiologie, de la sévérité et de l’évolution de ces syndromes canalaires et d’évaluer les corrélations (régression de Spearmann) entre les différents paramètres ENMG et la surface maximale transverse du nerf en échographie dans la zone de compression pour les formes les plus fréquentes (nerf médian au poignet et nerf ulnaire au coude).
Résultats |
Au total, 32 patients avec une symptomatologie évoluant depuis 2 ans en moyenne ont été inclus (35 nerfs explorés) dont 8 patients sans argument échographique pour un syndrome canalaire au final. Le canal carpien représentait 48 % des cas, suivi par la compression du nerf ulnaire au coude (33 %). De nombreuses causes extrinsèques ont été identifiées : kystes, variantes de la normale (anconé médial, long palmaire accessoire, etc.), fibrose post-opératoire et compressions dynamiques mais peu d’atteinte intrinsèque (6 %). Des maladies systémiques sous-jacentes (14 %) découvertes par ce bilan concernaient exclusivement le canal carpien. 10 patients ont bénéficié d’une IRM complémentaire, la majorité pour la discussion de décompression chirurgicale. L’augmentation de la surface transverse du nerf médian et ulnaire était significativement corrélée à la réduction de la vitesse de conduction motrice et de l’amplitude sensitive à l’ENMG. 43 % des patients rapportaient une amélioration significative de la symptomatologie au dernier suivi, quelle que soit l’étiologie du syndrome canalaire et la prise en charge envisagée de ces formes atypiques.
Conclusion |
L’échographie en complément de l’ENMG permet d’avancer dans le diagnostic étiologique d’un nombre significatif de syndromes canalaires atypiques, surtout au membre supérieur, pouvant aboutir à une proposition thérapeutique ciblée ou à la découverte de pathologie systémique sous-jacente.
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Vol 90 - N° S1
P. A35-A36 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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