Fluorose osseuse : à propos de 30 cas - 30/11/23

Résumé |
Introduction |
À des doses physiologiques, le fluor est indispensable pour la calcification des os et des emails des dents. Néanmoins, une exposition hydro-tellurique prolongée au fluor à des concentrations supérieures à 4mg/L pourrait être la cause d’une fluorose osseuse (FO) ; une pathologie rare mais grave par ses complications d’ordre neurologique. L’objectif de cette étude est d’identifier les différentes caractéristiques clinicobiologiques et radiologiques de la FO.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective et descriptive incluant des patients atteints de FO hospitalisés dans un service de rhumatologie (Sfax, Tunisie) sur une période de 33 ans (janvier 1990–décembre 2022). Le diagnostic de FO était retenu sur des arguments épidémiologiques, cliniques, biologiques et radiologiques.
Résultats |
Trente patients étaient inclus : 27 hommes et 3 femmes faisant un sex-ratio H/F de 9. L’âge moyen était de 70 ans [46–84]. Une intoxication au Fluor était rapportée chez tous les patients : intoxication hydro-tellurique dans 90 % des cas et professionnelle dans 10 % des cas. Sur le plan clinique, 93 % des patients étaient symptomatiques. Les plaintes rapportées étaient : la lombalgie (80 %, la plus fréquente), la cervicalgie (26,6 %), la dorsalgie (13,3 %) et des arthralgies des grosses articulations dans 33 % des cas. Une raideur rachidienne était objectivée chez 17 % des cas (n=5). Sur les radiographies standards, la condensation diffuse du squelette axial représentait l’anomalie la plus fréquente (93,3 %, n=28). Une condensation des os longs était décrite chez 20 % des cas (n=6). Une ossification de la membrane interosseuse était observée au niveau de l’avant-bras chez 73,3 % des cas (n=22) et au niveau de la jambe dans 56,6 % (n=17). À la biologie, le bilan phosphocalcique était perturbé chez 26,6 % des cas. Les anomalies retrouvées étaient l’hypocalcémie (26,6 %) des cas et l’élévation des phosphatases alcalines (13,3 %). Une complication neurologique était notée chez 56,6 % des cas (n=17) à type de : compression radiculaire (46,7 %, n=14), compression médullaire haute (10 %, n=3).
Conclusion |
La FO est une pathologie longtemps silencieuse. Sa gravité réside dans les complications d’ordre neurologique avec un pronostic réservé. En absence d’un traitement curatif de cette maladie, la prévention et l’éviction de l’exposition au fluor restent le meilleur moyen thérapeutique.
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Vol 90 - N° S1
P. A338 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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