Efficacité et tolérance des interventions thérapeutiques pour le traitement de la maladie de Still : une revue systématique et méta-analyse pour éclairer les recommandations de l’EULAR/PReS pour le diagnostic et la prise en charge - 30/11/23

Groupe de travail QoC011 de l’EULAR/PReS
Résumé |
Introduction |
Étudier l’efficacité et la tolérance des thérapies actuellement utilisées et en cours d’évaluation pour la forme systémique de l’arthrite juvénile idiopathique (FS-AJI) et la maladie de Still de l’adulte (MSA).
Matériels et méthodes |
Une revue systématique (RS) a été réalisée. Les bases de données Medline PubMed, Embase et Cochrane Library ont été consultées jusqu’en octobre 2022 pour les essais cliniques (contrôlés randomisés, ECR, et quasi-randomisés, EQR), les études observationnelles longitudinales (rétrospectives, LOR, et prospectives, LOP) et les RS publiées après 2013. La question de recherche a été formulée selon le format PICO. Population : patients atteints de FS-AJI (remplissant les critères de l’ILAR) ou de MSA (remplissant les critères de Yamaguchi et/ou de Fautrel) ; intervention : tout traitement pharmacologique (utilisé ou en cours d’évaluation pour la FS-AJI/MSA) ; comparateur : tout autre médicament actif ou placebo ; résultats : tout résultat pertinent en termes d’efficacité et de tolérance. Le risque de biais (RdB) des études cliniques incluses a été évalué à l’aide de l’outil Cochrane RoB, tandis que l’outil AMSTAR-2 a été utilisé pour évaluer de manière critique les RS.
Résultats |
Sur 3941 articles, 116 ont finalement été inclus, représentant 25 ECR, 11 SR publiés après 2013 et 80 études LOR ou LOP. Les études sur les glucocorticoïdes (GC) et les DMARD synthétiques conventionnels étaient principalement observationnelles et affichaient un RdB élevé pour la majorité d’entre elles. Les DMARD biologiques (bDMARD) ciblant l’IL-1 ou l’IL-6R étaient les médicaments présentant le niveau de preuve le plus élevé (6 essais cliniques pour les anti-IL1 et 3 pour les anti-IL6). Une méta-analyse a été réalisée en conséquence, en utilisant la réponse ACR50 adaptée comme critère de jugement, et a identifié un effet significatif des deux bDMARDs avec un OR de 6,02 (IC95 % : 2,24–21,36) et 8,08 (IC95 % : 1,89–34,57) pour les anti-IL1 et anti-IL6 respectivement (Fig. 1). Aucun essai n’a formellement comparé le traitement précoce au traitement tardif. Plusieurs LOP et LOR ont fait état de la réponse au traitement précoce et certains ont comparé le traitement précoce au traitement tardif par anti-IL1 ou anti-IL6. Un traitement précoce, administré entre moins de 3 mois et moins de 12 mois après l’apparition de la maladie, a été associé à des taux de rémission MCI ou JADAS allant de 60 % à>90 %. En revanche, le traitement tardif, commencé>12 mois après l’apparition de la maladie, a entraîné des taux de rémission des MCI ou JADAS allant de 37 à 45 %. Ces taux de réponse pour les traitements tardifs sont cohérents avec les taux de MCI observés dans les ECC avec l’anakinra, le canakinumab ou le tocilizumab qui ont recruté des patients atteints d’une maladie de longue durée (durée moyenne de la maladie de 4,2, 2,1 et 5,2 ans respectivement), respectivement de 13 %, 31 % et 32 %. Ceci suggère une fenêtre d’opportunité thérapeutique dans le Still. Enfin, les données sur les inhibiteurs de JAK se limitent à quelques séries de cas, mais semblent intéressantes en cas de corticorésistance ou de syndrome d’activation macrophagique.
Discussion |
Voir la Fig. 1.
Conclusion |
Outre les glucocorticoïdes, les inhibiteurs de l’IL-1 et de l’IL-6 ont obtenu le niveau de preuve le plus élevé pour le traitement de la FS-AJI et de la MSA et leur utilisation dans les 3 mois d’évolution de la maladie s’est avérée significativement plus efficace.
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Vol 90 - N° S1
P. A336-A337 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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