Troubles musculosquelettiques du chirurgien-dentiste - 30/11/23
Résumé |
Introduction |
Le chirurgien-dentiste, en raison de certaines particularités et contraintes qui caractérisent sa profession, est particulièrement exposé au risque de développer un ou plusieurs troubles musculosquelettiques (TMS) qui sont souvent liées à des mouvements répétitifs des membres supérieurs et à des postures prolongées telles que la position assise ou debout. Ainsi, le travail réalisé avait pour objectif d’identifier les différents types de TMS chez les chirurgiens-dentistes, dépister les facteurs de risques de TMS chez ces travailleurs et évaluer leur impact sur la vie professionnelle.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une enquête épidémiologique transversale portant sur 129 chirurgiens-dentistes durant le mois de novembre 2022. La collecte des données était basée sur un auto-questionnaire préétabli. Les données enregistrées ont été analysées avec SPSS 20. Une valeur de 0,05 a été considérée comme statistiquement significative.
Résultats |
La majorité des répondeurs était des femmes (57,7 %). L’âge moyen était de 39,3±9,96 ans et marié dans 70,8 % des cas.
Dans l’ensemble, 88,4 % des praticiens ont présenté au moins un symptôme de TMS au cours des douze derniers mois : ils se plaignaient de douleurs des épaules (54,3 %), des douleurs du coude (9,3 %), des douleurs ou un inconfort au niveau du poignet et la main (15,1 %), des cervicalgies (50,4 %) et des lombalgies (51,9 %).
Tous les praticiens âgés de plus de 45 ans présentaient des TMS. Pour les dentistes ayant moins de 45 ans, les facteurs significativement liés aux TMS étaient le sexe féminin (p=0,016), la durée d’exercice<10 ans (p=0,001). Aucun lien n’a été observé entre la survenue de TMS et le nombre de patients vus par jours (p=0,210). Les lombalgies étaient plus fréquentes chez les femmes dentistes avec un taux statistiquement significative (p=0,000). On n’a pas noté de relation statistiquement significative entre le sexe, l’atteinte du cou (p=0,583) et l’atteinte de l’épaule (p=0,914). Les TMS avaient motivé une prise en charge médicale chez (21,7 %), réduction de l’activité professionnelle (31,4 %) et des loisirs (34,9 %), des congés maladies (3,9 %). Plus d’un tiers des praticiens (40 %) ont dû s’absenter de leur cabinet et aucun chirurgien-dentiste n’a été hospitalisé.
Conclusion |
Les symptômes musculosquelettiques représentent donc un véritable problème sanitaire chez notre population ayant participé à l’étude avec une prévalence très élevée qui est de l’ordre de 88,4 %.
L’épaule et les cervicalgies étaient les zones anatomiques les plus affectées, suivies par les lombalgies.
Cette étude met en évidence la forte prévalence des TMS au sein de la population des chirurgiens-dentistes nécessitant la prise des mesures préventives de cette affection.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 90 - N° S1
P. A307-A308 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?