Les troubles musculosquelettiques (TMS) sont fréquents chez les personnels de santé (PS). Ils sont liés aux efforts physiques, émotionnels et mentaux de la profession.

L’objectif de cette étude était d’évaluer les TMS chez les PS et de déterminer les facteurs associés au développement de ces troubles.

Il s’agit d’une étude transversale portant sur les PS d’un CHU en Tunisie, durant une période de deux mois. Nous avons cherché les TMS en utilisant « The Nordic Musculoskeletal Questionnaire » (NMQ). Les troubles psychoaffectifs, ont été évalué par l’échelle HAD « Hospital Anxiety and Depression scale ».

Cent PS ont été colligés dont 40 % étaient des médecins et d’âge moyen 38 ans [21 à 57]. La moyenne d’heure de travail par semaine était de 50h. Un surpoids a été objectivée chez 33 % des personnels avec un BMI moyen de 27±3kg/m². Dans cette population d’étude, 80 % ont présenté au moins un TMS : une cervicalgie a été notée dans 47 % des cas, une Lombalgie dans 53 % des cas et une atteinte des membres supérieurs dans 35 % des cas. La valeur moyenne de l’EVA douleur a été de 4±1mm. Vingt personnes (20 %) avaient des douleurs intenses (EVA douleur≥70mm). La durée moyenne d’évolution de la symptomatologie était de 4±2 ans et la moyenne du nombre de jours d’arrêt de travail lié aux TMS était 8j±4. Nous avons noté une dépression confirmée (HAD-dépression>11) chez 11 % de la population, 25 % une dépression douteuse et 15 % une anxiété confirmée (HAD-anxiété>11).

L’étude analytique a objectivé une association significative entre et la dépression, le surpoids, le sexe féminin et l’apparition d’un TMS (p<0,05).

Les TMS sont des pathologies multifactorielles entraînant un retentissement socioéconomique important avec une altération fonctionnelle et de la qualité de vie des sujets dans tous les secteurs de travail notamment le personnel de santé.

La prévalence des troubles musculosquelettiques est élevée chez cette population, plusieurs facteurs de risques doivent être pris en considération et le dépistage précoce systématique permettrait d’éviter des lésions pérennes.