Les complications rhumatologiques du diabète : y pensons-nous ? - 30/11/23
Résumé |
Introduction |
Le diabète constitue aujourd’hui un problème majeur de santé publique dans le monde. Sa prévalence augmente de manière constante ainsi que le coût des soins qui en découlent. Les complications dégénératives micro et macro vasculaires sont souvent précocement dépistées et diagnostiquées. Par contre, les manifestations ostéoarticulaires, qui malgré leur fréquence et l’handicap fonctionnel important dont elles sont responsables restent méconnues.
Notre étude a pour objectif d’étudier les différentes complications rhumatologiques liées au diabète et d’en déduire l’importance et l’intérêt d’un diagnostic précoce.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une étude transversale menée sur une période de 2 mois (juillet/août 2023) sur une population tunisienne dans une unité de rhumatologie. La collecte des données était faite lors des consultations selon un questionnaire préétabli associé à un examen clinique exhaustif, un bilan biologique et radiologique.
Résultats |
D’un total de 532 patients ayant consulté dans la période de l’étude, 70 diabétiques ont été inclus, soit 13,1 %. L’âge moyen était 61,44 (±8,32DS) et le sex-ratio homme/femme : 25/45. La quasi-totalité des patients avaient un diabète de type2 (98,6 %) dont 55,7 % avaient leur diabète depuis>10 ans. Quarante-trois pour cent des patients étaient sous insuline. Un mauvais équilibre glycémique était présent chez 75,7 % des cas. L’HTA et la dyslipidémie étaient les principales comorbidités avec 88,6 % et 68,4 %.
Les douleurs de l’épaule étaient le motif de consultation le plus fréquent (27,1 %). Ces douleurs étaient imputées majoritairement aux capsulites rétractiles 57,9 %, et secondairement aux tendinopathies de la coiffe 42,1 %. Une atteinte des enthèses était présente chez 20 % des cas, englobant l’hyperostose vertébrale ankylosante 12,9 % et l’épine calcanéenne 7,1 %. L’hyperostose vertébrale ankylosante constituait avec l’arthrose (22,9 %) les principales étiologies des lombalgies chroniques qui représentaient 24,3 % des motifs de consultation.
Les doigts à ressaut et la maladie de Dupuytren ont été recensées chez 2,9 % des cas chacune. Elles étaient avec la cheiroarhtropathie (4,3 %) à l’origine des douleurs des mains. Chez 7,1 % des cas, un syndrome du canal carpien bilatéral et sévère a été retrouvé.
Dans notre étude, nous avons trouvé que certaines manifestions ostéoarticulaires à savoir la capsulite rétractile, la cheiroarhtropathie et les ténosynovites des doigts étaient corrélées à la durée d’évolution du diabète. Toutefois on n’a pas objectivé une corrélation significative entre l’équilibre du diabète et les complications rhumatologiques.
Conclusion |
Notre travail confirme que les manifestations rhumatologiques au cours du diabète ne sont pas rares. Un diagnostic précoce, une prise en charge multidisciplinaire et un bon équilibre glycémique s’avèrent indispensables pour diminuer le taux d’handicap fonctionnel et améliorer la qualité de vie des patients.
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Vol 90 - N° S1
P. A304-A305 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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