Étude de la couverture vaccinale chez les patients suivis pour une spondyloarthrite axiale traitée par biomédicaments : résultats d’une étude transversale multicentrique française - 30/11/23

Résumé |
Introduction |
La prise en charge des rhumatismes inflammatoires chroniques dont les spondyloarthrites axiales (SpA) s’accompagne d’un sur-risque infectieux qui représente l’une des premières causes de morbi-mortalité dans cette population. Les dernières recommandations françaises insistent sur la vérification et une mise à jour du schéma vaccinal qui doivent faire partie du suivi de ces patients [1 ]. L’objectif de notre étude était d’évaluer la couverture vaccinale contre le pneumocoque et la grippe chez les patients traités par bio-médicaments pour une SpA, et d’identifier les facteurs associés à ces vaccinations.
Matériels et méthodes |
Nous avons réalisé une étude transversale multicentrique d’une cohorte de patients traités par biomédicaments (bDMARDs) pour une SpA répondant aux critères ASAS dans 5 centres hospitalo-universitaires français (Bordeaux, Clermont-Ferrand, Limoges, Montpellier-Nîmes et Toulouse) entre juin 2021 et juin 2022. Un questionnaire unique a permis de recenser le statut vaccinal des patients, leurs opinions et idées reçues vis-à-vis de la vaccination, les raisons ayant ou non motivé la vaccination. La vaccination contre la covid-19 et son impact ont aussi été étudiés.
Résultats |
Cinq cent patients ont été inclus dans l’étude (âge moyen 49,5 ans, 47 % de femmes, BASDAI moyen 3,6). La majorité des patients étaient traités par anti-TNF (86 %, n=429). La vaccination contre la grippe était à jour chez 46,8 % (n=234) des patients et celle contre le pneumocoque chez 61,7 % (n=307). La couverture vaccinale combinée pour la grippe et le pneumocoque était de 34,6 %, et de 33 % en considérant en complément la vaccination contre le Sars-CoV-2. Les facteurs associés avec la vaccination étaient un niveau d’étude secondaire (OR=1,66 [IC 1,03–2,68], p<0,01) et l’adhésion à une association de patients (OR=4,10 [IC 1,10–15,22], p=0,035) pour la grippe, la participation à une session d’éducation thérapeutique (OR=1,85 [IC 1,12–3,06], p=0,038) et l’usage d’une forme intraveineuse de bDMARD (OR=3,12 [IC 1,76–5,54], p<0,01) pour le pneumocoque. L’absence d’information sur la nécessité du vaccin par un praticien était la première cause de non-vaccination (40 % et 30 % des patients non vaccinés contre la grippe et le pneumocoque respectivement), suivie par la crainte des effets secondaires (17 % et 16 % respectivement pour la grippe et le pneumocoque).
Discussion |
Les résultats de notre étude sont superposables avec les données des précédentes études, y compris dans la polyarthrite rhumatoïde. Cette étude a couvert un grand échantillon de patients avec peu de données manquantes mais un biais de mémoire. L’impact des vaccins sur les complications infectieuses chez les patients souffrant de SpA doit être évalué par une étude prospective plus large.
Conclusion |
La couverture vaccinale tant sur le plan de la grippe que du pneumocoque s’avère insuffisante. L’information par un professionnel de santé sur l’indication à la vaccination a un impact majeur et doit être renouvelée régulièrement pour sensibiliser nos patients.
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Vol 90 - N° S1
P. A30 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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