Évaluation de l’activité sexuelle chez les femmes tunisiennes ayant une lombalgie chronique - 30/11/23

Résumé |
Introduction |
Douleur, raideur et retentissement fonctionnel peuvent être associés à l’altération de la fonction sexuelle au cours de lombalgie chronique (LC). L’objectif de notre étude était d’évaluer la fonction sexuelle chez des femmes tunisiennes atteintes de LC, de la comparer à celle de témoins sains et de rechercher les éventuels facteurs pouvant l’influencer.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude cas-témoins, incluant des patientes suivies pour LC et des témoins. Le retentissement fonctionnel de la lombalgie a été évalué par l’Oswestry Disability Index (ODI) et la qualité de vie par le 36-Item Short-Form Health Survey (SF-36). La fonction sexuelle a été évaluée par le Female Sexual Function Index (FSFI). Il regroupe 6 dimensions : le désir, l’excitation, la lubrification, l’orgasme, la douleur et la satisfaction. Une dysfonction sexuelle a été définie par un score FSFI≤26,5.
Résultats |
Cinquante patientes âgées en moyenne de 60,3 ans [41–84] et 50 témoins âgées en moyenne de 56 ans [35–70] ont été inclus. Quatre-vingt-trois pour cent des patientes étaient instruites, 22 % d’entre elles exerçaient une activité professionnelle et 35 % étaient des femmes au foyer et 98 % vivaient dans un milieu urbain. Elles étaient mariées en moyenne depuis 32 ans [10–50]. La durée d’évolution de la lombalgie était en moyenne de 15,5 ans [2–40]. La valeur moyenne de l’EVA douleur était de 50,9 [0–100]. L’indice de Schöber moyen était de +3cm. Le score ODI moyen était de 15 [0–34]. L’étude de la qualité de vie a révélé une altération des domaines de vitalité (43,8 %), de la limitation physique (45,5 %), de la douleur (45,4 %) et du fonctionnement physique (46,8 %). La fréquence des rapports sexuels était en moyenne respectivement de 2,9 et de 3,3 par mois chez les patientes et les témoins (p=0,5). La prévalence de la dysfonction sexuelle était de 72 % et 50 % respectivement chez les patientes et les témoins (p=1). Les domaines du désir et de la douleur du score FSFI étaient significativement plus altérés chez les patientes par rapport aux témoins (p=0,03 et p=0,02 respectivement). Aucune liaison statistiquement significative n’a été retrouvée entre le score FSFI et les données sociodémographiques ou cliniques des patientes. Le score FSFI était significativement associé à la limitation physique du score SF-36 (p=0,04). L’étude d’association entre les domaines du FSFI et du score SF-36 a conclu à une liaison significative entre le domaine de la satisfaction sexuelle et le fonctionnement social (p=0,02). Une association significative a été retrouvé entre le score ODI et respectivement la lubrification (p=0,04) et la satisfaction sexuelle (p=0,02) du FSFI.
Conclusion |
Dans notre étude, la prévalence de la dysfonction sexuelle féminine était élevée au cours de la LC. Le retentissement fonctionnel et l’impact psychologique et physique semblent être des facteurs déterminant dans la survenue de cette dysfonction. Agir sur ces facteurs permettrait d’optimiser la prise en charge de ces patientes.
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Vol 90 - N° S1
P. A298 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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