Prise en charge thérapeutique de la lombalgie/lombosciatique : que feront les médecins de première ligne ? - 30/11/23
Résumé |
Introduction |
La lombalgie est un motif fréquent de consultation en médecine de première ligne. Cependant, malgré la présence de plusieurs recommandations, la prise en charge thérapeutique de cette pathologie reste décevante. De ce fait, on a mené une étude auprès des médecins de première ligne ayant comme objectif d’évaluer leurs connaissances concernant la démarche thérapeutique face à une lombalgie.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une enquête transversale via un questionnaire élaboré et publié en ligne, destiné aux médecins de première ligne qui sont en formation ou exerçants dans le secteur public ou privé.
Résultats |
Soixante et onze médecins de première ligne ont participé à notre enquête. L’âge moyen était de 27,8 ans [26–35]. Une prédominance féminine a été notée avec un sex-ratio de 0,42.
Parmi les médecins inclus, 77,46 % étaient des résidents en médecine de famille.
Le nombre de patients consultant pour lombalgies/lombosciatiques par semaine était inférieur à 5 dans 47,9 % des cas, et supérieur à 10 dans 16,9 % des cas.
Devant un lumbago, les médecins ont prescrit un arrêt de travail dans 61,97 % des cas. La moyenne des journées de repos prescrites était de 5jours [3–10]. Parmi les 71 médecins interrogés, 69 ont prescrit un traitement antalgique (AA) (97 %) (AA palier I dans 59,42 % et palier II dans 40,58 % des cas). Aucun des médecins n’a prescrit les AA palier III. Un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) était prescrit dans 84,51 % des cas (par voie orale dans 91,67 % des cas et par voie injectable dans 8,33 % des cas). Un myorelaxant a été prescrit par 83,1 % des médecins pour une durée moyenne de 6 jours. Une corticothérapie était prescrite par huit médecins, par voie orale dans 75 % des cas et par voie intramusculaire dans 25 % des cas. La durée de la corticothérapie était de trois jours dans six cas et de cinq jours dans les deux cas restants.
Concernant le traitement non pharmacologique, une contention lombaire était prescrite par 18 médecins (25,35 %). Parmi ces médecins, 45,07 % conseillaient de porter le lombostat uniquement lors des activités et 21,13 % recommandaient de le porter lors des longs trajets ou en cas de douleur.
Un traitement physique combinant la physiothérapie et la kinésithérapie était prescrit dans 53,5 % contre 29,58 % pour la physiothérapie antalgique seule. Alors qu’aucun traitement physique n’a été prescrit dans 16,9 % des cas.
Tous les médecins interrogés ont déclaré fournir des règles d’hygiène de vie à leurs patients.
Une activité sportive a été recommandée par 87,32 % des médecins : natation (77,46 %) et la marche (73,24 %). La recherche des drapeaux jaunes était faite de façon systématique dans 29,58 % alors que 18,31 % des participants le faisaient que chez quelques patients et 39,44 % des participants ont avoué ne pas les reconnaître.
Conclusion |
Malgré les recommandations, on constate que la prise en charge thérapeutique des lombalgies par les médecins de première ligne n’est pas optimale, manquant de concordance avec les preuves scientifiques, ce qui souligne l’importance de la formation continue.
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Vol 90 - N° S1
P. A296-A297 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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