Paramètres spatio-temporels de la stabilité posturale et de la marche chez les personnes lombalgiques chroniques - 30/11/23

Résumé |
Introduction |
La lombalgie commune est un symptôme fréquent et potentiellement invalidant. Dans sa forme chronique, la lombalgie est à l’origine d’une limitation des activités de la vie quotidienne. Le contrôle de la posture érigée est un prérequis indispensable à la réalisation de la plupart des activités fonctionnelles dont la marche. Peu de travaux ont évalué les paramètres spatio-temporels de la stabilité posturale et de la marche chez les personnes lombalgiques chroniques.
Matériels et méthodes |
Étude observationnelle transversale rétrospective incluant 118 personnes lombalgiques chroniques [79 femmes (70 %), âge : 49,4 (16,5) ans ; IMC : 25,8 (5,2) kg.m−2, durée d’évolution de la lombalgie : 5,7 (5,5) ans, EVA (0–10) : 4,8 (2,5)] et 78 participants asymptomatiques [46 femmes (59 %), âge : 37,6 (14,2) ans ; IMC : 23,0 (3,7) kg.m−2]. Les mesures de stabilité posturale (30 s yeux ouverts puis fermés) et de marche (2×10m avec demi-tour) ont été réalisées avec le dispositif Abilycare comprenant une plateforme de stabilométrie et 4 capteurs inertiels Xsens. Nous avons réalisé 10 comparaisons de moyennes entre deux groupes indépendants et des modélisations par régression linéaire multiple incluant la douleur comme variable explicative, (p<0,05, considéré comme significatif).
Résultats |
Après ajustement sur l’âge, le sexe et l’IMC, la vitesse [0,95 (0,4) vs 0,75 (0,12) s, p<0,001] et la surface [1,39 (1,4) vs 0,58 (0,36) mm2, p<0,001] de déplacement du centre de pression, et la durée du pas [0,58 (0,06) vs 0,54 (0,05) s, p<0,001] et le temps de double-appui [0,26 (0,04) vs 0,24 (0,04) s, p=0,001] sont augmentés chez les personnes lombalgiques chroniques. L’intensité de la douleur n’est pas associée à ces modifications (p>0,08).
Discussion |
La surface et la vitesse de déplacement du centre de pression, la durée du pas et du double-appui sont significativement augmentées chez les personnes lombalgiques chroniques comparées aux personnes asymptomatiques appariées. Ces résultats sont en accord avec la littérature existante. La douleur n’explique pas la diminution de la stabilité posturale et de la vitesse de marche. Nous manquons d’information sur les différences minimales cliniquement pertinentes.
Conclusion |
Les personnes lombalgiques chroniques ont une moins bonne stabilité posturale et marchent plus lentement que les personnes asymptomatiques. De futures études devront prendre en compte d’autres facteurs susceptibles d’avoir une influence sur les paramètres spatio-temporels de la stabilité posturale et de la marche chez la personne lombalgique chronique (ancienneté des symptômes, niveau d’activité physique, force et endurance musculaire, souplesse lombo-pelvienne, kinésiophobie).
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Vol 90 - N° S1
P. A296 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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