Retraitement par inhibiteurs de points de contrôles immunitaires chez des patients ayant présenté une arthrite inflammatoire immunomédiée : étude observationnelle multicentrique - 30/11/23

Résumé |
Introduction |
Les inhibiteurs de points de contrôles immunitaires (ICI) améliorent significativement la survie de plusieurs cancers mais peuvent provoquer des événements indésirables immunomédiés (immune-related adverse events [irAE]) incluant des arthrites inflammatoires (ICI-IA). Lors d’une progression oncologique, un retraitement par ICI est fréquemment discuté, mais les données chez les patients ayant présenté un épisode d’ICI-IA sont très limitées. L’objectif de notre étude était d’évaluer le risque de récidive et/ou d’aggravation d’ICI-IA à la reprise d’un ICI et les caractéristiques cliniques associées.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude observationnelle multicentrique réalisée dans 4 CHU en France incluant des patients diagnostiqués avec ICI-IA (au moins une synovite ou des symptômes de pseudopolyarthrite rhizomélique [PPR]) ayant débuté un deuxième cycle d’ICI plus de 3 mois après l’arrêt de l’ICI et ayant≥3 mois de suivi post-réadministration de l’ICI. Les données cliniques et biologiques initiales ainsi que l’évolution rhumatologique et oncologique sous retraitement par ICI ont été extraites des dossiers médicaux.
Résultats |
Vingt-trois patients ont été inclus et la durée médiane de suivi post-retraitement par ICI était de 8 mois. Le premier épisode d’ICI-IA avait été traité par prednisone (n=22, 96 %), csDMARD (n=4,17 %) et anti-IL-6 (n=1, 4 %). La raison de l’arrêt de l’ICI était l’ICI-IA (n=8, 35 %), cancer en progression (n=7, 30 %), autre irAE (n=4, 17 %) et cancer stable ou en rémission (n=4, 17 %).
Le retraitement par ICI était motivé par une progression oncologique chez tous les patients (n=22, 96 %) sauf pour un patient présentant une intolérance au traitement de 2e ligne (4 %). Au moment du retraitement par ICI, 18 patients (78 %) ne présentaient aucun symptôme d’ICI-IA, 5 (22 %) avaient une ICI-IA peu symptomatique de grade 1, 11 (48 %) prenaient toujours de la prednisone, 2 (9 %) un csDMARDs et 1 (4 %) un anti-IL-6. Une aggravation ou récidive de l’ICI-IA était retrouvée chez 12 patients (52 %) avec la même présentation clinique que l’histoire articulaire initiale mais de survenue plus précoce (médiane 1 mois). En comparant les patients ayant présenté ou non une poussée d’ICI-IA lors du retraitement par ICI, il n’y avait pas de différence en termes de sexe, d’âge, de classe d’ICI, de présentation d’ICI-IA initiale ni de traitement spécifique de l’ICI-IA. Deux sur 3 (66,7 %) des patients avec facteurs rhumatoïdes et 2/2 (100 %) des patients avec anti-CCP ont présenté une poussée/récidive de l’ICI-IA. Les patients avec cancer du poumon et avec bursite lors de l’ICI-IA initiale étaient plus à risque de présenter une exacerbation.
Discussion |
Dans cette première étude sur l’évaluation de la réadministration d’ICI après la survenue d’ICI-IA, environ la moitié des patients ont présenté une récidive ou aggravation de l’ICI-IA. Les patients qui étaient toujours sous traitement rhumatologique spécifique pour contrôler l’ICI-IA au moment de la réintroduction d’ICI semblaient avoir un risque similaire d’exacerbation que ceux qui n’avaient aucun traitement. Certains facteurs de risque cliniques/biologiques semblent être associés au risque de récidive de poussée articulaire inflammatoire.
Conclusion |
Le retraitement par ICI chez des patients ayant préalablement présenté une ICI-IA au cours d’un premier cycle de traitement par ICI semble sécuritaire et la prise d’immunosuppresseurs au moment du retraitement ne prévient pas la survenue d’une exacerbation.
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Vol 90 - N° S1
P. A290-A291 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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