Facteurs associés à la baisse de la densité osseuse et à la survenue de fractures chez les enfants atteints de bêta-thalassémie - 30/11/23

Résumé |
Introduction |
La baisse de la densité minérale osseuse (DMO) peut concerner aussi bien les adultes que les enfants et entraîner un risque accru de fractures. De plus, elle constitue une cause importante de morbidité et de mortalité chez les personnes atteintes de bêta-thalassémie particulièrement les jeunes. Cependant, la prévalence de l’ostéoporose et celle des fractures osseuses dans une population jeune atteinte de bêta-thalassémie demeure peu évaluée. L’objectif de ce travail est d’apprécier la prévalence de la baisse de la DMO ainsi que le taux des fractures, chez les jeunes patients atteints de bêta-thalassémie (forme homozygote) et d’identifier les facteurs cliniques et biologiques associés à ces affections.
Patients et méthodes |
Nous avons recueilli les données concernant tous les enfants atteints de bêta-thalassémie suivis en hématologie et confiés à notre unité de densitométrie osseuse au sein du service de rhumatologie du CHU Beni Messous, proposés à une mesure de la densité minérale osseuse à l’aide de l’appareil d’absorptiométrie biphotonique à rayons X à double énergie.
Une enquête a été réalisée afin de rapporter les antécédents des fractures osseuses tout en évaluant les éléments démographiques et clinicobiologiques liés à une éventuelle baisse de la DMO.
Résultats |
Nous avons examiné 67 jeunes patients atteints de bêta-thalassémie homozygote, âgés de 6 à 16 ans. Une faible DMO a été constatée sur le rachis chez 11 % des enfants et sur le corps entier chez 32 % des jeunes recrutés (la DMO a été évaluée par les scores Z pour la taille et le poids lors de la mesure de la DMO). Le nombre total d’enfants avec antécédent fracturaire était de 10/67 (soit 15 %).
Les patients ayant des antécédents de fractures présentaient un Z score moyen plus bas, comparé à ceux sans antécédents de fractures, au niveau du rachis (−2,30 contre −0,58, p=0,01), comme au niveau du corps entier (−1,90 contre −0,87, p=0,04).
Les patients ayant un Z score, lors de la mesure de la DMO, du rachis moins de −2 écarts types, étaient associés à une prévalence de fractures significativement plus élevée par rapport à ceux ayant un Z score supérieur à −2 écarts types (10 % contre 5 %, p=0,02).
Les facteurs associés à une baisse de la DMO étaient l’antécédent de splénectomie et la carence en vitamine D, tandis que les facteurs associés aux fractures osseuses étaient le sexe masculin (RR 1,52, IC à 95 % 1,22–3,21) et un taux d’hémoglobine inférieur à 7g/dL (RR 1,76, IC à 95 % 1,31–4,22).
Conclusion |
Cette étude fournit des informations sur les facteurs associés à une DMO basse chez les enfants atteints de bêta-thalassémie. Les résultats révèlent l’association significative entre une DMO basse et des antécédents de splénectomie et de carence en vitamine D, ainsi qu’une association significative entre les fractures osseuses chez les garçons particulièrement avec anémie inférieure à 7g/dL.
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Vol 90 - N° S1
P. A279 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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