L’évaluation du statut osseux par la densité minérale osseuse (DMO) seule peut parfois sous-estimer le risque de fracture chez les patients atteints d’arthrose sévère. Il serait peut-être nécessaire d’utiliser dans certaines situations le Trabecular Bone Score (TBS) pour une meilleure analyse de ce risque. L’objectif de notre travail est d’évaluer le statut osseux chez des patients arthrosiques en utilisant le TBS.

Étude descriptive, transversale à recrutement prospectif qui s’est intéressée aux patients présentant une gonarthrose ou coxarthrose primitive sévère adressés en chirurgie orthopédique pour l’indication d’une prothèse totale.

Tous les patients ont bénéficié d’un interrogatoire minutieux, d’un examen clinique complet avec mesure du poids, de la taille, de l’indice de masse corporelle (IMC) et d’un examen para clinique qui consistait à l’évaluation du statut osseux par la réalisation d’une DMO. La texture osseuse a été évaluée par le TBS (Bone Trabeculor Score) en utilisant un logiciel insight installé sur la DMO.

Sur une période de 2 ans, 300 patients ont été recrutés ; 69 % étaient des femmes, l’âge moyen de cette population d’étude était de 67,97±6,78 ans. 26, 7 % (IC à 95 % : 21,7 %-32,1 %) des patients étaient ostéoporotiques, 43,7 % (IC 38,0 %-49,5 %) étaient ostéopéniques. Le TBS moyen était de 1,1777±0,1221. 8,7 % des patients avaient une texture osseuse normale, 37,7 % avait une texture osseuse partiellement altérée et 53,7 % avaient une texture osseuse altérée.

58,77 % des patients ostéopéniques avaient une texture osseuse altérée et étaient donc à risque fracturaire élevé.

L’étude du TBS a montré que ces patients avaient un risque fracturaire sous-estimé par la mesure de la DMO toute seule puisque plus de la moitié des patients ostéopéniques, avaient une texture osseuse altérée et étaient donc à risque fracturaire élevé. La présence d’ostéophytes et de la sclérose peut surestimer la DMO sans que la texture osseuse soit obligatoirement normale.

Le TBS parait être un outil très intéressant pour évaluer le risque fracturaire chez les patients arthrosiques d’autant plus que ces derniers sont exposés des complications postopératoires tel que le descellement et les fractures péri-prothétiques.