La spondylodiscite infectieuse : étude épidémiologique, clinique, radiologique et thérapeutique - 30/11/23

Résumé |
Introduction |
La spondylodiscite infectieuse reste une urgence diagnostique et thérapeutique qui peut impacter le pronostic vital et fonctionnel d’un patient en raison de diverses complications, notamment le choc septique et la compression médullaire. L’objectif de notre travail est d’examiner les caractéristiques cliniques, biologiques, radiologiques, thérapeutiques et évolutives des spondylodiscites dans la région tunisienne du Cap Bon.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective réalisée durant une période de 5 ans de janvier 2018 à janvier 2023, regroupant les patients hospitalisés pour spondylodiscite infectieuse.
Résultats |
Nous avons identifié 53 cas de spondylodiscite infectieuse sur une période de 5 ans. L’âge moyen des patients était de 59,49±11,71. Nos patients ont été répartis en 39 hommes et 14 femmes avec un sex ratio H/F=2,78. Les facteurs prédisposants étaient le diabète chez 22 patients (41,5 %), l’insuffisance rénale chronique chez 22 patients (41,5 %), la chirurgie récente chez 2 patients et un contage tuberculeux chez 3 patients. La consommation de produits laitiers non pasteurisés était observée dans 21 cas (39,6 %) ; le tabagisme était présent dans 20 cas (37,7 %) ; l’alcoolisme chronique était rapporté dans 1 cas. Cliniquement, la douleur rachidienne était présente chez tous les patients et était principalement d’origine lombaire (18 cas). L’examen ostéoarticulaire a trouvé une raideur rachidienne chez 27 patients (50,9 %) et une douleur à la palpation des épineuses chez 46 patients (86,6 %). L’examen neurologique a montré des troubles vésicosphinctériens chez trois patients (5,7 %) et un déficit moteur dans 43 cas (81 %). La CRP avait un taux moyen de 117,04±112. Une hyperleucocytose était notée dans 29 cas (54,7 %). Les radiographies rachidiennes ont été faites dans dix cas seulement. Elles étaient pathologiques dans sept cas. L’IRM a été faite dans 49 cas (92,45 %). Elle a montré des images pathologiques de spondylodiscite dans tous les cas ou elle était réalisée. L’IDR à la tuberculine faite chez 26 patients était positive dans 10 cas (38,46 %). La sérologie de Wright était positive dans 4 cas (8,16 %). Les hémocultures étaient positives dans 27 cas (50,9 %). Parmi les 23 ponction-biopsies discovertébrales faites, 11 étaient contributives au diagnostic (47,82 %). Dans notre série, 42 patients avaient une spondylodiscite à pyogène (79,24 % des cas), 7 avaient une spondylodiscite tuberculeuse (13,2 % des cas), et 4 avaient une spondylodiscite brucellienne (7,5 % des cas). Dans les spondylodiscites à pyogène, le Staphylococcus aureus était le germe le plus fréquemment retrouvé dans 17 cas (32,07 %). L’étage le plus fréquemment touché est l’étage lombaire dans 18 cas (34 %). Dans la spondylodiscite brucellienne, trois patients ont reçu un traitement par l’association Doxycycline et Rifampicine et un patient a reçu un traitement par l’association Bactrim et Rifampicine. Les patients chez qui une spondylodiscite tuberculeuse a été retenu, ont reçu une quadrithérapie antituberculeuse avec une durée moyenne de 11,21±2,11 mois. Parmi les 42 patients qui avaient une spondylodiscite à pyogène, 37 étaient traités par une association d’antibiotique et 4 étaient traités par une monothérapie. Dans notre série, on a totalisé un traitement en moyenne de 9,17±3,36 semaines. L’évolution finale était la guérison dans 28 cas (52,8 %). Trois cas de décès (5,66 %) étaient observés.
Conclusion |
La prise en charge idéale d’une spondylodiscite infectieuse se base sur un diagnostic rapide et une antibiothérapie adaptée au germe causal.
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Vol 90 - N° S1
P. A270 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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